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Alençon: un individu transporte 9kg de drogue prétendant que c’était du CBD

A la fin du mois d’octobre dernier, un homme a été interpellé par les policiers à Alençon. L’individu était en possession de plus de 9 kg de cannabis qu’il aurait pensé être du CBD. 

Le cannabis à Alençon

Des affaires de cannabis, Alençon en a déjà connu pas mal, donc quelques unes loufoques. 

Du cannabis… dans des claquettes-bananes

Déjà, le concept de claquettes-bananes c’est quelque chose, mais de là à y cacher une chose, c’en est tout autre. Et pourtant, c’est la brillante idée qu’a eu ce jeune homme de 19 ans interpellé par la police d’Alençon le 23 mai 2020 à Condé-sur-Sarthe. Cette fashion victim transportait du cannabis dans ses pompes. Une situation loufoque que la police n’a pas manqué de relever dans son post Facebook : “Le Fashion faux pas n’est pas répréhensible (les goûts et les couleurs ne se discutent pas), mais transporter de la drogue, oui!”  .

Mais comment les policiers ont-ils découvert le poteau rose ? Des agents ont procédé au contrôle d’un véhicule lorsqu’une forte odeur de cannabis se dégageait dans l’habitacle. Parmi les passagers, un jeune qui semble suspect, bien à l’aise dans ses claquettes –bananes. Les policiers procèdent donc à la fouille sans faire abstraction de la petite poche sur les claquettes. Surprise : ils y découvrent trois sachets de cannabis. Le jeune homme a tout de suite été amené au commissariat; toujours aussi à l’aise dans ses… claquettes.

de la drogue dans des claquettes-bananes à Alençon

Un plant de cannabis découvert en août

Pas plus loin qu’au mois d’août dernier, les policiers du commissariat d’Alençon qu’un trentenaire  habitant le quartier Courteille, s’était adonné à la culture du cannabis. Les forces de l’ordre ont saisi pas moins d’une dizaine de pieds de cannabis plantés en serre chez l’homme. Les plantes ont été détruites après la saisie et l’homme à la main verte a répondu de ses actes devant le tribunal.

Des trafics de drogue démantelés

Ça s’est passé au mois d’octobre 2021. Quelque 75 gendarmes de  Domfront-en-Poiraie et d’Alençon-Argentan ont été mobilisés pour mettre fin aux agissements de deux réseaux de drogue. Une opération qui peut être qualifiée de réussite d’après le lieutenant-colonel Roland Marzin. Cette opération coup de poing est le fruit d’au moins six mois de travail acharné. Cela a permis aux forces de l’ordre de débarrasser la population d’une substance nocive. Au final : près de 5 kgs et demi de cannabis, cocaine et héroine ont été saisis pendant cette opération de deux semaines. Ce sont deux réseaux de drogue qui ont été démantelés.

C’est à mi-octobre que les forces de l’ordre ont interpellé un individu qui faisait un petit commerce de résine de cannabis, d’héroïne et de cocaïne à Boischampré. En somme, ce sont deux arrestations et 2,2 kg de drogue saisis. Les deux individus ont immédiatement comparu devant le tribunal et ont écopé chacun de deux et trois ans de prison. 

Quelques jours plus tard, c’est un autre réseau qui tombe à Flers. La soixantaine de gendarmes mobilisés ont saisi 3 kg de résine de cannabis et arrêté 8 individus pendant cette opération. Trois de ces personnes ont écopé de 18 et 22 mois de prison après une comparution immédiate.

Du cannabis qu’il pensait être du CBD

Cette affaire a commencé le 28 septembre dernier dans la soirée lorsque Abdeladim Qassid conduit sa Polo à Courteille ; à Alençon. Voilà qu’une voiture de police se trouve devant lui le somme de s’arrêter. Mais le malheureux ne compte pas s’arrêter et déclare plus tard à la Cour qu’il avait pris peur. En effet, il n’aurait eu aucune idée du fait qu’il s’agissait de policiers et aurait pensé qu’il s’agissait de malfaiteurs.

M. Qassid appuie alors sur le champignon  et grille un feu rouge. Le gyrophare est donc sorti et l’individu et les policiers se lancent dans une course-poursuite. Manque de bol ou intervention divine, le chauffard se dirige droit dans un cul-de-sac et n’a pas d’autres options que de mettre fin à ce scénario à la Fast and Furious. Dix secondes plus tard, il se fait cueillir par les policiers et est immédiatement arrêté.

Avant l’interpellation, les policiers  ont vu deux autres personnes s’échapper du véhicule et disparaître dans la nature. Mais un petit sac bleu attire leur attention. Et leur intuition était la bonne. A l’intérieur, 9,380 kg de cannabis.

Amené devant la Cour le 5 novembre dernier, il se défend en affirmant qu’il ne savait pas que c’était de la drogue. Il a déclaré qu’il pensait qu’il s’agissait de CBD. Pourtant, les analyses ont montré un taux de THC de 19%, bien loin des 0,2% autorisés par la loi. Il s’agit bel et bien de drogue, mais non pas de CBD.

Qassid devant les juges à Alençon

Mais les magistrats ne croient pas une seule seconde les dires de l’accusé. Ils lui demandent alors pourquoi il a pris la suite s’il pensait être en possession de CBD, une molécule légale. M.Qassid joue la carte de l’ignorance. Il déclare à la Cour qu’il ne savait pas quelle quantité de CBD il pouvait transporter. Il aurait pensé être « limité comme pour l’alcool et le tabac ».

Pour aggraver son cas, l’accusé décide de garder le silence lorsque les juges l’interrogent sur l’utilisation qu’il pensait faire de toute cette drogue et de son origine. Une décision qui n’a pas manqué de froisser les juges d’après les dires de son avocat, Maître Barakat. La procureure a insisté sur les zones d’ombres qui persistent dans cette histoire. Selon elle, M.Qassid avait pleinement conscience qu’il transportait de la drogue. Il avait visiblement peur pour sa vie, chose encore plus suspecte.

Abdeladim Qassid n’aura pas non plus convaincu le jury avec ses explications. Sa femme, tapie au fond de la salle, attend avec le verdict. Malheureusement, l’aventure n’aura pas une fin heureuse pour eux. Il écope d’une peine de prison de quatre ans pour transport non autorisé et détention de produits illicites.

Le THC et CBD, deux choses différentes

On ne cessera jamais de le répéter, THC et CBD sont deux molécules bien différentes, bien qu’on les retrouve dans le cannabis.

Comment le THC agit sur le cerveau ?

 Le THC interagit directement avec les CB1 du système endocannabinoïde. Or, les CB1 se trouvent aussi dans la zone cérébrale. C’est ce qui fait que le THC agit directement sur le cerveau : il change notre comportement et notre perception des choses. Bref, c’est ce qui lui donne son pouvoir psychotrope.

Mais comment agit-il concrètement sur le cerveau ? Notre organisme produit de l’anandamide, un endocannabinoïde connu aussi sous le nom de neurotransmetteur du bonheur. Le THC imite l’anandamide et se lie avec les mêmes récepteurs. En d’autres termes, fumer du THC équivaut à recevoir une grosse dose d’anandamide, d’où l’effet high. Et comme on trouve les CB1 du système endocannabinoïde dans différentes zones du corps, les effets du THC peuvent varier d’une personne à une autre. Mais nos enzymes (FAAH et de MAGL) ont beaucoup plus de mal à éliminer le THC, contrairement à l’anandamide. C’est pour ça que les effets peuvent durer des heures alors que ceux de l’anandamide ne dure que quelques instants (comme après avoir couru quelques kilomètres).

Et le CBD alors ?

Le CBD, contrairement au THC, ne se lie pas avec les CB1 et les CB2 du système endocannabinoïde. Certains disent même qu’il bloque leurs actions. C’est pour ça que le CBD peut atténuer les effets psychotropes du THC. En plus, le cannabidiol bloque la production de FAAH et de MAGL. Le taux d’anandamide dans l’organisme augmente donc dans l’organisme, donnant cette sensation de bien-être et de sérénité. Contrairement à l’effet high  du THC, le CBD procure un sentiment de sérénité saine puisqu’elle vient de l’anandamide mais non pas de substance chimique.

différences entre THC et CBD

Ces situations, une mauvaise publicité pour le CBD ?

C’est le genre d’affaires comme celle d’Abdeladim Qassid qui fait de la mauvaise publicité au CBD. Les gens sont encore tentés d’associer le THC au CBD. Pourtant, ce sont des molécules bien distinctes. Résultat : nombreux sont encore ceux qui se privent d’un produit qui ne peut que leur faire du bien : améliorer le sommeil, réduire les douleurs, résorber les inflammations etc. Heureusement que de nombreuses institutions et différents acteurs du domaine travaillent d’arrache-pied aujourd’hui pour changer la situation.

Bref, Alençon n’en est pas à sa première histoire avec la drogue. Mais lorsque certains veulent l’associer au THC, il faut dire STOP. Ces personnes mal intentionnées qui tentent de justifier leurs méfaits en se cachant derrière le CBD sont les véritables ennemis. 

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