Benjamin Camus – La Stupéfiante : Quand le CBD révolutionne le monde de la bière

Bienvenue sur Parlons Canna, où aujourd’hui nous avons le plaisir d’explorer l’univers unique de Benjamin Camus, brasseur passionné et créateur de la bière au CBD, « La Stupéfiante ». Dans cet entretien, Benjamin partage son parcours, sa collaboration avec Mathias Valon, et plonge dans les détails fascinants de la fabrication de cette bière intrigante. La Stupéfiante n’est pas seulement une bière, c’est une aventure sensorielle et une fusion audacieuse entre le monde brassicole et les bienfaits du CBD. Alors que nous nous apprêtons à découvrir les coulisses de cette création unique, Benjamin Camus nous guide à travers son expérience et les similarités étonnantes entre le houblon et le cannabis.
Dans l’antre de la microbrasserie : quantité et temps, les alliés du brassage
Curieux d’en savoir plus sur les coulisses de la microbrasserie, nous plongeons avec Benjamin dans les détails pratiques de sa passion. Pour lui, la microbrasserie se traduit par cinq cents bouteilles de trente-trois centilitres par brassin. Un travail effectué dans son garage, aménagé en brasserie, s’étendant sur seulement vingt-cinq mètres carrés. Imaginons ce petit espace, un laboratoire de saveurs où naît chaque gorgée de La Stupéfiante.
Benjamin souligne la dimension artisanale de son processus, où la patience est une vertu indispensable. La production limitée et le temps nécessaire à chaque brassin reflètent un engagement envers la qualité plutôt que la quantité. Un choix qui caractérise l’authenticité de son approche.
L’art de brasser : Entre isobare et atmosphérique
Le cœur du brassage réside dans la fermentation, explique Benjamin, dévoilant le secret qui distingue l’artisanat de l’industrie brassicole. Il expose deux approches : l’isobare et l’atmosphérique. L’isobare, une fermentation hermétique, confère à la bière une maturation plus rapide, prête à être dégustée en un mois. À l’inverse, l’atmosphérique, permettant au CO2 de s’échapper, prolonge le processus. Bien que plus long, il offre à la bière une durée de conservation accrue et un profil de saveur distinct.
»En atmosphérique, ta bière quand tu vas la remettre en bouteille, elle sera plate. Et en fait, c’est le fait de fermer ton bouchon sur ta bouteille qui va créer le CO2. Donc parce que le CO2 ne va pas pouvoir s’échapper, il va se mélanger, d’où la carbonatation et l’ensucrage en bouteille. »
Benjamin nous guide à travers les nuances subtiles de la carbonatation, soulignant comment le simple acte de fermer la bouteille donne naissance à une effervescence délicate. Cette attention aux détails illustre l’art méticuleux derrière chaque bouteille de La Stupéfiante.
Les subtilités du goût : Isobare vs. atmosphérique
Transitionnant de la brasserie au CBD, nous explorons avec Benjamin les nuances subtiles entre l’isobare et l’atmosphérique. Curieux de savoir si ces méthodes influent sur le goût, Benjamin explique qu’en réalité, la différence est minime. Que ce soit en termes de saveur ou de teneur en sucre, les palais les plus fins auraient du mal à discerner un produit de l’autre.
Benjamin explique que cette distinction n’est pas aussi nette. En isobare, où la fermentation est hermétique, la bière peut avoir plus de sucre fermentescible au départ. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement par une catégorisation « light ». La rapidité de production demeure la principale différence, avec l’isobare offrant un processus plus rapide comparé à l’atmosphérique.
L’évolution d’une passion : De l’aide-soignant à brasseur
Revenons aux origines de la microbrasserie de Benjamin. C’est une histoire d’amour pour la bière et d’un délire avec sa compagne, Karen. Initialement sans connaissance approfondie du brassage, Benjamin a embrassé diverses professions, de brancardier à banquier, avant de se retrouver dans le monde du transport de tabac. Le déclic est venu d’un délire entre amis à la maison. Benjamin a décidé d’explorer cette passion naissante en utilisant ses points de formation professionnelle pour devenir brasseur. C’est ainsi qu’est née sa microbrasserie, un projet construit de ses propres mains.
Du délire à la réalité : Les coulisses de la microbrasserie
Benjamin partage l’envers du décor, soulignant que le passage de l’amateurisme à la réalité d’une microbrasserie n’est pas simplement une question de passion, mais aussi de formalités. Brasser dans son garage ne signifie pas échapper aux responsabilités. Tout brasseur amateur doit déclarer son activité aux Douanes, suivre une comptabilité matière stricte, et respecter des conditions spécifiques.
La complexité administrative ne s’arrête pas là. Il explique les démarches nécessaires pour devenir entrepositaire agréé, permettant le stockage de plus de cent dix litres d’alcool chez lui. Une fois cette étape franchie, il obtient le droit de produire et de stocker son précieux breuvage.
Licence et passion : Les étapes de la commercialisation
Benjamin précise que dès que la production dépasse cent dix litres, même pour un usage personnel, une déclaration est nécessaire. Il explique le processus d’obtention de la licence, dans son cas, une licence de trois mois, obtenue auprès de la mairie de son village. Cette licence lui permet non seulement de produire, mais aussi de faire déguster ses créations sur place.
» À la base, c’est parti d’un délire avec Karen, après si tu arrives, tu arrives. Si tu n’y arrives pas, tant pis ! Au moins, tu auras gagné l’expérience. »
Ensuite, Benjamin évoque humblement son approche simple du brassage, considérant chaque brassin comme une expérience à apprécier et à apprendre. Selon lui, même après trois ans, l’apprentissage est infini, marqué par les échanges avec d’autres brasseurs et la découverte constante de nouvelles facettes de son métier.
Quand la bière rencontre le CBD : Une histoire de retrouvailles et de défis
Dans son récit, Benjamin révèle que l’association de la bière au CBD est née d’une rencontre inattendue. Il y a environ un an et demi, son père invite un vieil ami, Robert, accompagné de son fils Mathias, ami d’enfance de Benjamin. Une conversation anodine se transforme en une proposition intrigante : brasser une bière au CBD. Cette proposition a stimulé la curiosité de Benjamin, qui, n’ayant aucune expérience dans le domaine du CBD, s’est lancé dans des recherches approfondies pour comprendre les subtilités de cette substance.
Le défi du CBD : Un challenge familial
Benjamin partage comment le projet a évolué en un défi familial. Avec la participation de sa sœur, spécialisée dans l’agriculture et les huiles essentielles, l’idée de créer une bière au CBD est devenue un défi. Le processus implique des tests croisés entre les variétés de CBD, la détermination du moment optimal pour l’ajouter au brassage, et la recherche d’une méthode pour intégrer l’huile de CBD dans la bière. Le défi n’était pas seulement de créer une bière au CBD, mais aussi de s’assurer que l’effet du CBD était présent. Benjamin explique les différentes étapes nécessaires pour atteindre cet objectif, utilisant même une technique transmise par son père depuis trente ans.
Les étoiles alignées : Un secret bien gardé
Benjamin partage l’anecdote de l’infusion spéciale de son père qui, trente ans plus tard, devient un élément clé de sa recette de bière au CBD. L’histoire réunit le passé et le présent de manière remarquable, transformant une expérience familiale en un secret bien gardé pour la création de La Stupéfiante. Au-delà du projet de bière, c’est le plaisir de partager une passion avec un vieil ami qui motive Benjamin. Les retrouvailles après tant d’années ajoutent une dimension unique à cette collaboration.
La bière au CBD : Entre saveurs et reconnaissance
Benjamin poursuit l’histoire en partageant les résultats de sa bière au CBD. Après de nombreux tests croisés et séances de dégustation, il invite des amis à être les premiers testeurs. La recherche initiale du goût a pris le pas sur l’effet du CBD, mais Benjamin reconnaît que l’alcool a un effet apaisant également. Quelques mois plus tard, une opportunité se présente avec un concours de bière à Brignol.
Malgré la compétition avec des brasseries de plus grande envergure, la bière au CBD de Benjamin remporte la médaille d’argent. Il explique le processus de dégustation à l’aveugle et souligne l’importance de la reconnaissance, même au-delà de la tendance du CBD. Malgré la production limitée de sa microbrasserie, le succès local est tel que sa bière se vend rapidement, même en fûts. La fierté de Benjamin ne réside pas seulement dans le succès, mais dans le bonheur qu’il apporte aux gens. Son approche simple du brassage, combinée à la satisfaction des consommateurs, est pour lui une victoire totale.
Expansion et défis : Brassage à grande échelle et technique chamanique
Benjamin partage le passage de sa microbrasserie, brassant 200 litres, à une production de 4000 litres. Il explique que l’idée d’agrandir est venue lorsqu’il a ouvert, avec Karen, une cave à bière dans le village, offrant une variété de bières artisanales. Cela a conduit à la rencontre d’autres brasseurs, et l’idée de brasser à plus grande échelle a émergé. Il raconte comment il a contacté la plus grande brasserie locale et comment ils ont accepté son projet d’augmentation de production. Le passage de 200 litres à 4000 litres a nécessité un ajustement du ratio de CBD, passant de 200 grammes à 4 kilogrammes.
» Et c’est à ce moment-là que je me suis dit, je pourrais me servir de cette connaissance d’autres brasseurs pour essayer de brasser en plus gros. Donc j’ai contacté la plus grosse brasserie de 0, 5. Et quand je leur ai expliqué mon projet, ils m’ont dit, mais oui pas de souci. »
Il poursuit en soulevant le défi de l’intégration d’une telle quantité de CBD, expliquant sa méthode chamanique et les ajustements nécessaires. Cette transition vers une production plus importante présente des défis uniques, mais l’enthousiasme persiste, même au milieu des ajustements nécessaires.
Vers une diversification de la gamme : Bières au CBD aux saveurs variées
En ce qui concerne les projets futurs, Benjamin évoque la possibilité de diversifier la gamme de bières au CBD en termes de force et de saveurs. Actuellement centrés sur des variétés simples comme la blonde, ils envisagent d’explorer d’autres types tels que la blanche, l’ambrée, et éventuellement la brune ou la stout. Il explique également le processus de tests, indiquant qu’ils prévoient de lancer un brassin chaque mois, permettant d’ajuster les recettes en fonction des résultats obtenus.
Enfin, il confirme que l’idée d’une IPA est en discussion, mais soulève des doutes quant à l’association du houblon avec le CBD. Selon lui, des tests approfondis seront nécessaires avant de valider cette variante, compte tenu de la complexité des saveurs du CBD. Cette exploration de nouvelles variétés de bières au CBD reflète l’engagement continu de Benjamin et de son équipe dans l’innovation et la recherche de saveurs uniques tout en répondant à la demande croissante des consommateurs.
Exploration de nouvelles possibilités avec le CBD dans la brasserie
Benjamin envisage l’idée de mettre davantage en avant la relation entre le houblon et le cannabis dans le processus de brassage. Il évoque la possibilité d’une nouvelle technique de bière, explorant la diversité des saveurs et des effets potentiels associés à une combinaison plus prononcée de cannabis et de houblon. Il souligne la liberté créative qu’offre la fabrication de bière, la comparant à de la cuisine. Selon lui, il y a des défis associés à la gestion d’une microbrasserie, car beaucoup ferment ? Quant à lui, il reste engagé malgré les obstacles.
Ensuite, Benjamin explique qu’il applique des techniques similaires à celles utilisées pour une IPA lorsqu’il brasse sa bière blonde au CBD. Cependant, il exprime des réserves quant à l’ajout de plus de houblon avec le CBD à froid, soulignant l’importance des tests avant de s’engager dans de nouvelles méthodes. Il y a des similitudes moléculaires entre le houblon et la marijuana, et même le CBD est présent dans certains houblons. Selon Benjamin, il est possible de brasser une bière sans houblon, avec le CBD comme ingrédient principal. Il envisage différentes saveurs selon la qualité et la concentration du CBD, permettant une exploration approfondie des possibilités aromatiques.
Brassage exclusif au CBD ?
Benjamin n’a pas encore brassé exclusivement avec du CBD, mais il exprime l’intérêt d’essayer malgré les défis liés aux tests et à l’attente. Il réaffirme son engagement dans le projet de la Stupéfiante avec Mathias, ainsi que sa confiance dans le succès de la bière à grande échelle. Pour lui, la variation dans le goût peut découler de différences dans l’eau utilisée pour brasser, même si la recette reste la même. Les recettes sont complexes en raison des variations dans les profils d’eau.
Enfin, Benjamin ajoute qu’il y a de nombreuses possibilités offertes par cette diversité. Le choix de l’eau dans le processus de brassage est important. Son approche basée sur la recherche de profils d’eau spécifiques pour créer des bières avec des caractéristiques uniques.
Retours sur les effets et nouvelles perspectives
Benjamin partage ses réflexions sur les retours d’expérience concernant les effets du CBD dans la bière. Il compare la bière au CBD à d’autres boissons, comme les rhums au CBD, soulignant la question de savoir si le niveau d’alcool peut influencer la préservation des cannabinoïdes dans la bière. Selon lui, il y a une possibilité que des molécules du CBD puissent se lier à la bière. Il est donc nécessaire de tests en laboratoire pour confirmer la présence d’effets. Un ingénieur lui aurait suggéré une autre technique. Il est important de faire des recherches et des tests pour garantir les résultats.
»C’est de la cuisine, en même temps, c’est de la chimie. C’est nouveau, donc il y a encore tout à découvrir. »
Vers l’avenir : La Stupéfiante sur le marché ?
Quid de l’avenir de La Stupéfiante ? Benjamin envisage un premier tirage significatif en septembre 2023 pour une dégustation plus étendue. Il partage l’idée ambitieuse de voir La Stupéfiante présente dans les caves à bières de toute la France d’ici un à deux ans. Cela suscite une réflexion sur le marché de l’alcool lié au cannabis.
Quant au partenariat avec Mathias et la division des rôles, le sien consiste surtout à la production. Benjamin s’engage pour créer une bière de qualité. Il a négocié avec Mathias pour la distribution, admettant que ce n’est pas son domaine de prédilection. Benjamin voue une véritable passion pour le brassage. Pour lui, c’est un hobby plutôt qu’une source de revenus significative. Malgré cela, il trouve satisfaction dans le fait de s’autosuffire et de partager son aventure brassicole avec un public de plus en plus large.
Le mot de la fin
Pourquoi je brasse ? Pour l’effort de brasser, la récompense finale et la découverte, le partage, et aussi la joie des gens aussi.
Embarquez avec nous dans cette aventure audacieuse de La Stupéfiante, où la bière et le CBD se marient pour créer une expérience unique. Restez à l’écoute pour le prochain épisode, car des découvertes stupéfiantes vous attendent. Santé et à bientôt sur Parlons Canna !