Dominique BROC – Le CIRC : La Révolution Verte pour la légalisation du cannabis

Bienvenue à tous sur Parlons Canna ! Aujourd’hui, nous allons faire la rencontre de Dominique Broc, un véritable militant de la légalisation du cannabis. Dominique, lui, est un acrobate de la première heure au sein du CIRC, alias le Collectif d’information et de Recherche Cannabique. Imaginez un cirque pas comme les autres, jonglant avec les informations et explorant les méandres du cannabis. Mais ce n’est pas tout, nos sujets sont aussi captivants qu’un numéro de haute voltige ! Nous allons plonger dans l’histoire épique du CIRC, découvrir ses tours de passe-passe organisationnels et applaudir ses victoires les plus éblouissantes. Ensuite, nous nous aventurerons directement dans les combats d’aujourd’hui, avec en tête d’affiche l’appel du 18 joint de Poitiers, un spectacle monumental en perspective ! Dominique, notre invité à la fois énigmatique et passionné, est prêt à enflammer la piste. Attachez vos ceintures et préparez-vous à un tourbillon d’émotions ! Mais avant cela, Dominique va partager avec nous quelques détails croustillants de sa vie en dehors du monde du cannabis.
Dominique, le héros de la lutte
Dans les coulisses de Dominique
Dominique, un homme au cœur de la bataille pour la légalisation du cannabis, est une véritable légende. À 53 ans, il a troqué son métier de chauffeur routier contre celui de jardinier, car il a compris que le cannabis et la conduite ne faisaient pas bon ménage, du moins selon les lois en vigueur. Mais ce n’est pas tout ! Son histoire personnelle est liée de près à sa passion pour le cannabis.
La passion germe
Dès son plus jeune âge, vers 18 ans, Dominique a découvert le cannabis. Cependant, il était confronté à un dilemme moral : soutenir l’économie souterraine en achetant illégalement ou trouver une autre solution. C’est ainsi qu’il a eu l’idée brillante de se rendre aux Pays-Bas pour s’approvisionner en toute discrétion. Pendant des années, il a réussi cet exploit sans jamais être contrôlé. Mais en 1990, la chance lui a tourné le dos. Il s’est fait arrêter lors de son retour en France avec sa consommation personnelle. Bien qu’il n’ait jamais vendu la moindre parcelle de cannabis et que cela n’était destiné qu’à son usage personnel, il a été incarcéré.
La naissance d’une révolution
Pendant son incarcération, la vie de Dominique a pris un tournant inattendu. Son fils est né, mais il était privé de liberté à cause de la prohibition. Cette injustice a profondément bouleversé Dominique. Un soir, dans sa cellule, il a reçu une photo Polaroid de la mère tenant leur nouveau-né dans ses bras. Ce moment a été un déclic pour lui. C’est alors qu’il a entendu parler d’une association qui se formait à Paris, une association qui se battait contre la prohibition et défendait les prisonniers du cannabis. Dominique s’est immédiatement identifié à ces prisonniers. Ce n’était pas le cannabis qui avait gâché sa vie quotidienne, car il avait toujours réussi à gérer sa consommation. C’était la prohibition, avec son emprise sur sa vie, qui l’avait empêché d’assister à la naissance de son fils.
Le CIRC, un allié précieux
Dès sa libération, Dominique était déterminé à rejoindre cette association et à lutter contre la prohibition. Il a été présenté à Jean-Pierre Galland, un écrivain renommé, connu de tous pour ses ouvrages « J’attends une récolte » et « Fumée clandestine ». C’est grâce à lui que Dominique a pu intégrer le CIRC, une organisation fondée par Galland lui-même. Depuis ce jour, Dominique a pris pour mission de combattre sans relâche la prohibition jusqu’à ce qu’elle cède. La prohibition avait empoisonné sa vie, et maintenant, il allait s’employer à empoisonner la prohibition. Son combat n’était pas seulement pour les consommateurs de cannabis, mais pour l’ensemble de la société. La prohibition était un échec total et mettait tout le monde en danger, générant plus de problèmes qu’elle n’en résolvait. Dominique, le héros engagé, était prêt à risquer le tout pour le tout afin de mettre fin à cette situation absurde et préjudiciable. Il était temps de changer les règles du jeu et de lutter pour une société plus juste et éclairée.
Les batailles épiques et les enjeux du militantisme
L’art de la diabolisation
À cette époque, les enjeux du militantisme pour la légalisation du cannabis étaient immenses. Le cannabis était diabolisé et présenté sous un jour négatif, ce qui entraînait des conséquences juridiques sévères. L’article L.630 était l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous ceux qui osaient présenter le cannabis de manière favorable. Les discussions sur les bienfaits thérapeutiques du cannabis semblaient impossibles. Le CIRC avait pour mission de briser ces barrières et d’amener le débat, même si certains ne le souhaitaient pas. Ils ont ouvert la voie en organisant les premiers colloques sur le cannabis et en entamant des discussions politiques. Le CIRC était la première association militante pour la légalisation du cannabis en France. Ils ont été les pionniers, essuyant les plâtres du combat. Jean-Pierre Galland, en tant que président du CIRC, a lui-même été confronté à de multiples procédures judiciaires, tout comme d’autres membres du collectif. Mais cela n’a fait que renforcer leur détermination.
Des actions marquantes et audacieuses
Le CIRC a mené des actions marquantes pour faire entendre sa voix. Parmi elles, l’opération « Pétard aux députés » a fait grand bruit. Ils ont envoyé 577 pétards accompagnés d’un livre contenant leur programme pour sortir de la prohibition, intitulé « Lettre ouverte aux législateurs ». Ce programme défendait l’idée de cannabistrots, inspirés des coffeeshops, qui offriraient un cadre réglementé pour la consommation de cannabis. Une autre opération, « Sortez-les du placard », a été menée pendant la campagne présidentielle de 2002 au Trianon. Ils ont distribué de petits sachets d’herbe en collaboration avec des personnalités politiques présentes sur place. Ces sachets contenaient juste assez pour une consommation sur place. Le CIRC a également été un pionnier dans l’ouverture de boutiques de culture. Des militants du CIRC ont ouvert les premiers magasins de ce genre en France, tels que Jardin de Poche à Rennes, Jardin d’Eden à Lyon et Chanvre et Compagnie à Paris. Ils ont tracé la voie que beaucoup ont suivie par la suite.
Le CIRC, pionnier de la dédiabolisation
Grâce à leur travail acharné et à leur engagement, le CIRC a contribué à dédiaboliser le cannabis et à diffuser des informations essentielles. Pendant plus de 30 ans, ils ont cherché l’information là où elle était absente en France et l’ont partagée avec le public. Leur communication sur le chanvre et ses dérivés, dont le CBD, a permis d’ouvrir la voie à la présence du CBD dans de nombreuses boutiques en France aujourd’hui. Le CIRC a effectué un travail de fond à long terme qui a jeté les bases de cette évolution positive. Ainsi, grâce à leur combat acharné et à leurs actions audacieuses, les militants du CIRC ont ouvert la voie à la reconnaissance du cannabis et ont contribué à un changement de perspective sur cette plante. Ils ont défié la prohibition, essuyé les plâtres et poursuivi leur combat jusqu’à ce que la société reconnaisse l’échec de la prohibition et la nécessité d’une approche plus réfléchie et pragmatique.
L’impact médiatique et les retours mitigés
L’écho médiatique de l’opération a été extrêmement fort pour le CIRC, ce qui a considérablement accru sa notoriété. Cependant, certains ont utilisé cet événement comme prétexte pour discréditer le collectif et ses membres. On aurait pu s’attendre à des conséquences plus graves, mais finalement, seuls une vingtaine de députés, mobilisés par Christine Boutin, se sont retournés contre le président du CIRC, Jean-Pierre Galland. Néanmoins, tous les membres du collectif étaient solidaires de l’idée défendue.
Des réactions contrastées
Malgré ces tentatives de discrédit, le CIRC a reçu des retours positifs de certains députés qui les ont remerciés dans des courriers. Bien sûr, ces remerciements n’étaient pas accompagnés d’aveux de consommation de cannabis, même s’ils préféraient sans doute le bon vin. De plus, Canal Plus a suivi l’actualité de près à l’époque et a fouillé les poubelles de l’Assemblée nationale, mais n’a pas trouvé grand-chose.
Boutin au front, mais sans succès
Christine Boutin a été à l’origine de l’affaire et a tenté de poursuivre le CIRC en justice, mais ses efforts ont été vains. Elle a mobilisé seulement une vingtaine de députés, ce qui est peu sur les 577 que compte l’Assemblée nationale. Au final, cette tentative de poursuite a plutôt joué en faveur du CIRC, en offrant une tribune médiatique supplémentaire au collectif. Ils ont su retourner la situation à leur avantage, transformant un procès en une tribune pour défendre leurs convictions.
Une tribune pour la cause du cannabis
Dans tous les procès auxquels il a été confronté, le CIRC a su utiliser le tribunal comme une tribune pour promouvoir la cause du cannabis. Cette approche leur a permis de transformer des situations adverses en opportunités de sensibilisation et de communication. Ainsi, malgré les tentatives de disqualification, le CIRC a su tirer parti des retombées médiatiques pour faire entendre sa voix et défendre sa vision d’une approche plus réfléchie et dédiabolisée du cannabis.
L’évolution chez les politiques : une tendance répressive persistante, mais des voix pragmatiques émergent
Actuellement, on observe que de nombreux politiques ont une volonté marquée de cibler les consommateurs et les usagers de drogues, comme en témoigne l’affaire Pierre Palmade, même si cela concerne une autre drogue. Aujourd’hui, l’actualité met l’accent sur la chasse aux conducteurs sous l’influence du cannabis, avec des approches qui ne cherchent pas réellement à résoudre le problème de l’ivresse cannabique, mais qui s’intéressent uniquement à la consommation en elle-même, peu importe si l’individu est sous l’effet ou non. Cette approche répressive se poursuit, perpétuant une logique de répression qui dure depuis plus de cinquante ans. Toutefois, il existe des politiques qui ne souhaitent plus suivre cette voie. Certains osent maintenant l’exprimer ouvertement. On peut citer l’exemple de Clément Rossignol Puech, maire de Bègles, qui, après la publication du rapport du CESE (Conseil économique, social et environnemental), a proposé que sa ville devienne une ville expérimentale dans la politique des drogues. Il poursuit activement ce projet dans les semaines à venir, sans qu’il soit tombé aux oubliettes. Il a même écrit à Macron pour faire part de son désir de mener cette expérimentation. Christophe Bex, de La France insoumise, est également sur la même ligne et commence à développer une vision alternative à la prohibition dans la politique des drogues. Le monde politique semble donc évoluer et adopter une approche pragmatique qui a longtemps fait défaut. Enfin, certains politiques prennent conscience que la prohibition est un échec.
Les derniers soubresauts de la prohibition
Malgré cette évolution positive, certains politiques continuent de pointer du doigt les usagers pour dissimuler l’échec de la prohibition. On peut voir cela avec les partisans acharnés de la prohibition tels que M. Darmanin, M. Moretti ou la députée républicaine de Nice, qui a proposé une loi visant à doubler les peines liées aux drogues. Espérons que ces initiatives répressives sont les derniers vestiges d’une époque révolue, une tentative désespérée de la prohibition de préserver son influence. Toutes ces idées sont largement réfutables et reposent sur de fausses bases. On cherche à dissimuler l’échec de la prohibition en accusant les consommateurs de cannabis, alors que les véritables criminels sont ceux qui soutiennent farouchement cette prohibition, qui est elle-même un crime.
Les conséquences médiatiques biaisées
L’accident impliquant trois policiers dans le nord de la France en est un exemple concret. Les médias ont abondamment parlé du fait que l’un d’entre eux avait été testé positif au cannabis, mais ils ont passé sous silence ou ont laissé entendre que ce dernier était également fortement alcoolisé, proche du coma éthylique. Très peu de médias ont mentionné ce détail, alors qu’il aurait pu être considéré comme essentiel. Bien qu’il puisse y avoir des traces de cannabis dans son organisme, une personne qui consomme du cannabis occasionnellement le week-end et qui a un accident, même avec une prise de sang effectuée en milieu de semaine ou la semaine suivante, sera testée positive au cannabis sans en ressentir les effets. Tout le monde sait que les effets du cannabis s’estompent au bout de quelques heures. Il est important de souligner que l’idée d’un monde sans drogue est une utopie irréalisable. Cette réalité est indéniable et ne changera jamais.
L’échec de la prohibition : une réalité indéniable
Pour comprendre l’échec de la prohibition, il suffit de regarder les faits de manière concrète. Initialement, on nous a vendu cette prohibition comme un moyen de protéger la société, notamment la jeunesse, des dangers des drogues. Cependant, il est évident que cette approche a totalement échoué. La France, bien que l’un des pays les plus répressifs d’Europe, voire du monde, est dépassée par d’autres nations en matière de répression. Dans certains pays, les sanctions pour un simple usage de drogues peuvent aller jusqu’à la peine de mort. D’autres pays adoptent une approche plus permissive et obtiennent de meilleurs résultats. En France, nous sommes champions du monde de la consommation de drogues chez les jeunes, ce qui démontre clairement l’échec de la prohibition dans sa prétendue mission de protection des enfants.
Le lien entre interdit et consommation
Il est communément admis que l’interdiction suscite l’attrait chez les jeunes. Tout le monde sait que ce qui est interdit a tendance à attirer les jeunes. C’est un fait établi depuis de nombreuses années, confirmé non seulement par le CIRC, mais également par les médecins et les psychologues. L’interdit agit comme un aimant pour les jeunes. Ainsi, avec la prohibition, on oriente involontairement les jeunes vers ce qui est interdit. Cela empêche toute forme de prévention. En effet, la prohibition entrave la mise en place de programmes de prévention et d’éducation sur l’usage des drogues. Prenons l’exemple de l’alcool et du tabac, deux substances bien plus nocives que le cannabis, comme le prouvent de nombreuses études. Il est important de souligner que le cannabis est moins nocif que l’alcool et le tabac. Heureusement que l’alcool et le tabac ne sont pas prohibés, car les conséquences seraient bien pires que celles du cannabis sous prohibition. Si le cannabis était légalisé, nous aurions pu mettre en place des programmes de prévention et d’éducation sur son usage, à l’instar de ce qui a été fait pour l’alcool et le tabac. Aujourd’hui, fumer une cigarette dans une voiture en présence d’enfants est considéré comme choquant, alors que cela était courant il y a 20 ou 30 ans. Cette prise de conscience a été rendue possible grâce à l’éducation, qui a pu se développer parce que le tabac est légal. De même pour l’alcool, où nous avons constaté une évolution des comportements au fil du temps. Auparavant, c’était celui qui était le moins ivre qui conduisait, mais aujourd’hui, grâce à l’éducation, de nombreuses personnes ne prennent plus le volant en étant sous l’influence de l’alcool. On peut saluer la jeunesse d’aujourd’hui qui a adopté un comportement responsable grâce à l’éducation. Les fruits de cette éducation sont visibles dans la réduction des accidents de la route liés à l’alcool, bien qu’il en reste encore beaucoup trop. Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui, il y a bien plus d’accidents causés par l’alcool que par le cannabis, pourtant interdit. Si le cannabis n’était pas prohibé et si nous avions éduqué les gens sur sa consommation, nous obtiendrions de meilleurs résultats. Cette évidence est indéniable.
Des points de vente et des conseils éducatifs
Pour intervenir efficacement, il serait nécessaire de mettre en place des points de vente légaux, tels que les Cannabis Social Clubs. Ces clubs pourraient offrir une éducation appropriée aux membres, prodiguant des conseils et des informations sur la réduction des risques liés à la consommation de cannabis. Des « cannabistrots » pourraient également servir de lieux de conseil et d’éducation sur l’usage du cannabis si celui-ci était légalisé. Les médias joueraient également un rôle important dans la diffusion d’informations objectives sur le cannabis, afin de rattraper le retard accumulé pendant les 53 années de prohibition où les médias ont été influencés par un certain parti pris. Les médias seraient ainsi un outil indispensable pour toucher un large public.
Revoir les contrôles routiers
Il est important de revoir les pratiques en matière de conduite sous l’influence du cannabis. Une interdiction de cette pratique serait nécessaire, mais il faudrait mettre en place des contrôles routiers efficaces, sans pour autant augmenter leur fréquence, comme le propose actuellement la Première ministre Élisabeth Borne. Le doublement de tests inefficaces et discriminatoires ne ferait que stigmatiser davantage les consommateurs. Il serait nécessaire de repenser les tests en se basant sur les expériences menées dans d’autres pays tels que les États-Unis et le Canada, qui ont légalisé le cannabis. Des tests salivaires calibrés à un niveau plus élevé pourraient être envisagés, combinés à des tests comportementaux. Ces mesures permettraient de déterminer si une personne est en état de conduire ou non. Il est également crucial de se doter d’outils efficaces pour encadrer la consommation de cannabis, à l’instar de ce qui est mis en place pour l’alcool.
Les règles et l’éducation
Certaines règles doivent être mises en place, comme l’interdiction de fumer du cannabis dans les lieux fermés et les espaces publics, à l’instar de ce qui a été accepté pour le tabac. Il est évident que la consommation de cannabis par les mineurs devrait également être interdite, à l’instar de l’alcool. Dans les points de vente légaux, il serait essentiel de garantir des contrôles d’accès afin d’empêcher les mineurs d’acheter du cannabis. Il est évident que l’économie souterraine ne garantit en aucun cas l’absence d’accès pour les mineurs. La traçabilité des produits serait également importante pour gérer la consommation de cannabis. Lorsque l’on achète sur le marché noir, on ne connaît pas le taux de THC ni les effets que cela peut avoir sur notre organisme. Il serait alors crucial d’avoir des informations précises sur les produits, à l’instar de ce qui est réalisé pour l’alcool.
Une comparaison avec l’alcool
Prenons l’exemple de l’alcool, où nous avons différents types de boissons, tels que le cognac et la bière, qui ont des teneurs en alcool différentes. Lorsque nous consommons un verre de cognac, nous le buvons en petite quantité en apéritif, tandis qu’une bière est consommée pour se désaltérer en buvant une plus grande quantité, comme une bouteille de 33 cl. De même, lorsque nous consommons du cannabis, nous n’utilisons pas la même quantité pour une herbe avec un taux de THC de 20 % par rapport à une herbe moins puissante. C’est un peu comme boire un verre de cognac comparé à une bière. Le verre de cognac est consommé en petite quantité, tandis que la bière est bue pour se désaltérer. Avec la prohibition actuelle, il est impossible de connaître précisément la composition du cannabis. La seule solution serait donc l’autoproduction, où chacun serait responsable de la qualité et de la quantité de cannabis qu’il consomme.
Quels sont les événements à venir ? Le combat actuel et l’appel du 18 joint
Dans les préparatifs de l’événement annuel de l’appel du 18 joint, les organisateurs se mobilisent pour marquer le 30e anniversaire de cet appel emblématique. Initialement lancé par le journal Libération, l’événement a été réactivé en 1993 par le CIRC et continue de rassembler de nombreux participants à Paris. Cette année, l’appel du 18 joint se tiendra à Poitiers, où l’activiste Jean Pierre Galland et son équipe organisent l’événement. Bien que Paris reste un lieu symbolique pour cet appel, l’esprit de cette mobilisation est profondément enraciné dans la conscience des Parisiens.
Déroulement de l’événement et invités politiques
L’appel du 18 joint se déroulera le dimanche 18 à 14 h à Poitiers. Le lieu précis sera bientôt annoncé, mais la place d’armes, place du maréchal Leclerc, servira de point de rendez-vous minimum. Une marche jusqu’à l’îlot Tison est envisagée, mais les organisateurs tiennent à garantir l’accessibilité pour tous les participants, y compris ceux en fauteuil roulant ou ayant des conditions de santé particulières. Si la marche s’avère complexe, les participants se retrouveront directement à l’îlot Tison. Un village associatif sera mis en place, réunissant des acteurs de la réduction des risques, des politiciens et d’autres partenaires. Le programme détaillé de l’événement est en cours de finalisation.
Partenariat avec Parlons Canna et UCN
Pour cette édition, l’appel du 18 joint a établi un partenariat avec Parlons Canna et UCN, le réseau social, afin de renforcer sa portée médiatique. Le logo de Parlons Canna et UCN figurera sur les flyers imprimés, témoignant de la reconnaissance mutuelle entre l’événement et ces partenaires. Ce partenariat vise à rassembler un large soutien, allant au-delà des seuls consommateurs de cannabis, pour influencer l’opinion publique et les décideurs politiques. Il est important de montrer aux politiciens que la population est en faveur d’un changement dans la politique du cannabis, et que cette mobilisation est soutenue par des personnes de tous horizons.
Sortir de la prohibition et légaliser de manière raisonnée
L’appel du 18 joint vise à promouvoir la fin de la prohibition du cannabis. Il est crucial d’adopter une approche prudente lors de la légalisation afin de mettre en échec l’économie souterraine. Une légalisation raisonnée signifie éviter des tarifs prohibitifs pour le cannabis légal, afin de ne pas favoriser le marché noir. Il est essentiel de s’inspirer des exemples du passé, comme celui du CBD, où des prix élevés ont entravé la transition vers le marché légal. Des tarifs raisonnables permettraient de produire du cannabis de qualité à un coût abordable, tout en laissant une place à l’économie légale pour se développer. L’exemple du Canada démontre qu’une politique de prix ajustée peut nuire significativement à l’économie souterraine du cannabis.
Ensemble pour un changement politique
L’appel du 18 joint encourage la participation de tous ceux qui soutiennent la fin de la prohibition, qu’ils soient consommateurs de cannabis ou non. L’objectif est d’ouvrir les yeux des politiciens en leur montrant que le peuple les suit dans cette démarche pragmatique visant à sortir de l’échec de la prohibition. Il est important de souligner que le soutien à la fin de la prohibition ne se limite pas aux usagers, mais comprend également des personnes soucieuses de trouver des solutions plus efficaces. En unissant leurs forces, les participants à l’appel du 18 joint espèrent sensibiliser davantage les politiciens à l’opinion publique favorable à la réforme de la politique sur le cannabis.
Autres initiatives en France et l’ajout d’un nouvel événement
En France, outre les événements prévus à Poitiers et Paris, il est possible qu’il y ait d’autres initiatives en cours. Les détails concernant ces événements à Paris seront à confirmer, mais il est probable qu’il y ait des activités organisées dans la capitale. Cependant, pour cette année, le CIRC a pris la décision de ne pas maintenir son appel du 18 joint à Lyon. Ainsi, l’événement à Poitiers sera le principal rendez-vous du CIRC en France.
Dépasser les modèles traditionnels et ajouter de nouvelles festivités
Le CIRC souhaite sortir un peu des schémas traditionnels qui prévalent en France depuis des années, où les manifestations se concentrent sur une période spécifique. En général, cela commence par la marche mondiale du cannabis, qui a lieu le premier week-end de mai, suivie de la Cannaparade à Paris, puis de l’appel du 18 joint et du Support Don’t Punish en juin. Ces trois événements se déroulent sur deux mois, ce qui est insuffisant pour exercer une réelle pression sur les politiques et les gouvernements, qui restent tranquilles le reste de l’année. Pour remédier à cela, une proposition est avancée : organiser un nouvel événement à la fin de l’année. Il s’agit de la soirée du 1er décembre, jour où la loi de prohibition a été votée par l’assemblée en 1970. Le CIRC prévoit donc de célébrer la « fête de la prohibition » le 31 décembre, en marquant symboliquement la fin de cette loi. Il s’agit d’une façon ludique de s’opposer à cette prohibition et de rappeler que les actions militantes ne se limitent pas à une seule période de l’année, mais doivent être menées de manière constante. En ajoutant cet événement à son calendrier, le CIRC espère renforcer son impact et attirer l’attention des politiciens et des gouvernements tout au long de l’année, au-delà des manifestations habituelles. C’est une manière symbolique de contester la prohibition et de continuer à faire avancer le débat sur le cannabis en France.
La légalisation : une vision ludique et nécessaire
Dans les années 90, si quelqu’un avait posé cette question, on aurait pu imaginer que la légalisation serait déjà en place. Malheureusement, 30 ans se sont écoulés et nous en sommes encore là. Cependant, il est évident que cette situation ne peut plus durer aussi longtemps. Aujourd’hui, la situation est critique en France et même dans le monde. La vague verte de la légalisation montre clairement que les pays qui ont franchi le pas n’ont pas été submergés par des problèmes insurmontables. Au contraire, la légalisation apporte principalement des avantages. Bien sûr, il y a des aspects négatifs et positifs, mais nous pouvons tirer profit de l’expérience des autres pour éviter les pièges et adapter la législation à notre situation.
Un argument en faveur de la légalisation : la sécurité
L’insécurité croissante et les règlements de compte violents qui se multiplient dans notre pays sont des signaux alarmants. Ces conflits engendrent même des dommages collatéraux, des innocents touchés par des balles perdues. Face à cette réalité, les politiciens avisés devraient cesser de chercher des boucs émissaires parmi les usagers et assumer leur propre responsabilité politique. La politique de répression et le curseur toujours orienté vers davantage de répression n’ont rien changé en 53 ans. Aujourd’hui, la sécurité des citoyens est mise en danger, et il est temps d’opérer un changement.
Le cannabis : un enjeu sécuritaire qui pourrait surprendre
Il est possible que l’argument sécuritaire finisse par prévaloir et que même la droite s’en empare. Pendant des années, on m’a pris pour un fou lorsque j’affirmais que ce serait la droite qui légaliserait le cannabis. Je pensais déjà à l’aspect sécuritaire de la question. Beaucoup pensaient que ce serait plutôt la gauche qui prendrait cette mesure, mais malgré leur pouvoir, les socialistes n’ont rien fait à ce sujet. En 1981, Mitterrand n’était pas opposé au cannabis, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Mais une fois élu, plus rien n’a été fait, et nous sommes restés sans avancée pendant toutes ces années, voire même en pire. Des outils supplémentaires de répression ont été ajoutés, comme l’amende forfaitaire délictuelle et des peines de prison injustement infligées à des consommateurs, sans qu’ils aient jamais vendu le moindre gramme. Je peux en témoigner, car j’ai moi-même été incarcéré pour ma consommation. Le côté sécuritaire pourrait donc être le facteur décisif.
L’enjeu de la santé publique
Il est également essentiel de mettre en avant les aspects sanitaires de la question. Il est irresponsable de savoir qu’une drogue est consommée par une majorité de jeunes sans aucun contrôle sanitaire, sans éducation sur les bonnes pratiques ni traçabilité pour connaître ce qu’ils consomment réellement. Les chiffres sont là, les rapports parlementaires publiés chaque année, voire tous les deux ans, montrent l’ampleur de cette consommation. Pendant ce temps, ce sont les trafiquants qui gèrent tout cela sans être inquiétés. Les quantités interceptées, dont on dit qu’elles ne représentent qu’une infime partie de ce qui circule réellement, ne sont pas soumises à des contrôles sanitaires. Et pourtant, ces substances seront consommées par des jeunes et des moins jeunes, sans aucun contrôle ni connaissance des risques encourus.
Le besoin d’une prise de conscience politique
Il est criminel de faire l’autruche et de continuer à ignorer la réalité. Ce n’est pas le consommateur qui est criminel, mais bien le comportement des politiciens qui préfèrent fermer les yeux et ne rien changer. Reprenons l’argument de Jean Pierre Dampierre du Cannabiste : la guerre contre la drogue n’est pas une guerre pour contrôler les drogues, mais une guerre pour être élu. La prohibition en est l’exemple parfait. Nous le constatons clairement. Certains politiciens, dans une optique électoraliste, poussent le curseur de la répression plus loin. Mais ce n’est pas une solution, c’est ce qui nous a conduit droit dans le mur toutes ces années. Il est temps d’arrêter cela.
L’opinion publique prête au changement
Aujourd’hui, l’opinion publique est prête à envisager autre chose. Si les politiciens veulent jouer la carte du cannabis pour attirer les électeurs, ils peuvent le faire, mais ils doivent argumenter et venir s’informer. Nous sommes là pour les informer. S’ils veulent nous lire, ils peuvent consulter notre site Internet où ils trouveront des informations. Ils peuvent également se renseigner sur les expériences menées dans d’autres pays. S’ils veulent aborder la question du cannabis et de l’électorat, ils doivent le faire non pas par la répression, mais par la légalisation. C’est ainsi qu’ils trouveront un terrain d’entente, car l’opinion publique en France est prête.
La responsabilité des politiques et le rôle des consommateurs
On dit souvent que nous avons les politiciens que nous méritons. Mais lorsque les jeunes iront voter et que les politiciens comprendront qu’il y a quelque chose à gagner en valorisant cette cause, peut-être que les choses changeront. Si la majorité des personnes favorables à la légalisation du cannabis se rallie derrière un candidat qui tient ses promesses, cela pourrait accélérer rapidement le processus de légalisation. Cependant, il est important de souligner que le candidat potentiel doit avoir les compétences nécessaires. Nous avons bien vu les discours vides de savoir qu’ils nous servent. Ils n’ont pas la connaissance, mais ils peuvent venir la chercher auprès de nous, les consommateurs qui comprenons le problème, ainsi que des spécialistes. Le savoir est entre nos mains, pas entre les leurs. Le jour où ils comprendront qu’ils ne peuvent pas se passer de nous et que nous pouvons leur apporter les éléments nécessaires pour une bonne légalisation, ils réussiront. Ils ne doivent pas nous exclure du débat ni le monopoliser, car cela pourrait nous mener à une impasse. Ainsi, ils pourront présenter quelque chose qui sera compris et accepté par nous ainsi que par le reste de la société.
Une carte postale pour faire entendre notre voix
Il y a une idée qui se dessine pour le 18 juin, qui ressemble étrangement à une carte postale, mais avec une petite touche spéciale : un QR code. Cette idée émane directement de ceux qui souhaitent envoyer cette carte postale. L’objectif est simple : permettre aux gens d’envoyer cette carte postale en exprimant leur opinion. Nous allons mettre à jour une liste des ministères concernés, le Premier ministre et le président de la République en premier lieu. Les gens n’auront qu’à compléter l’adresse et envoyer la carte. Nous espérons qu’ils seront submergés de courrier. Imaginez, des milliers de cartes postales arriveront dans les bureaux des politiciens, chacune portant un message clair : la demande de légalisation du cannabis. C’est une façon ludique et symbolique de faire entendre notre voix. Le QR code sur la carte postale peut également être utilisé pour fournir des informations supplémentaires, des arguments solides en faveur de la légalisation, des statistiques, ou même des liens vers des études et des exemples de pays où la légalisation a été un succès. Cette initiative permettra de montrer que l’opinion publique est mobilisée et déterminée. Nous voulons que nos politiciens comprennent que la légalisation du cannabis est une question importante pour nous. Nous ne voulons plus être ignorés ni marginalisés. Avec cette action collective, nous espérons créer un impact réel et faire en sorte que notre demande soit prise au sérieux.
Plaidoyer de Dominique : unissons-nous pour le changement !
Dominique, fervent défenseur de la légalisation du cannabis, veut s’adresser à tous les auditeurs, qu’ils soient consommateurs ou non. De manière ludique et engageante, Dominique insiste sur la nécessité d’augmenter la participation aux manifestations et événements liés au cannabis.
Rejoignez le Mouvement !
Dominique exprime avec passion l’importance d’un nombre croissant de sympathisants qui se joignent à la cause. Se référant à leur récente participation à la Cannaparade à Paris, Dominique reconnaît que si le taux de participation a été important, il n’a pas été à la hauteur du nombre de consommateurs de cannabis. Pour une ville comme Paris, il est absolument crucial que les consommateurs et les lassés de l’interdiction se rassemblent pour manifester leur soutien lors de ces rassemblements.
Le pouvoir de l’unité
L’espoir de Dominique pour l’événement à venir le 18 juin est de voir un nombre égal, voire supérieur, de non-consommateurs aux côtés des consommateurs. En y parvenant, ils peuvent démontrer un front uni, démystifiant toute stigmatisation potentielle associée au fait que le mouvement est uniquement composé de consommateurs. Dominique partage leurs expériences personnelles lors de divers rassemblements, dont la Marche mondiale du cannabis, où ils ont rencontré des non-consommateurs qui ont compris l’échec de la prohibition et ont voulu soutenir la cause. Il est essentiel que davantage de personnes comme eux rejoignent le mouvement, s’engagent dans des discussions et apportent leurs idées. Ensemble, ils peuvent devenir une force beaucoup plus puissante.
Construire des ponts en Europe
Passant à l’échelle européenne, Dominique souligne les efforts du CIRC pour favoriser les alliances avec des associations anti-prohibition à travers l’Europe. L’objectif est de créer un front uni contre l’Union européenne, en défendant des revendications communes telles que le droit inhérent à la culture personnelle, la création de Cannabis Social Clubs et la dépénalisation de la consommation de cannabis. Cependant, le but ultime est la légalisation réglementée des ventes de cannabis. Dominique souligne l’accord unanime sur ces trois points au niveau européen. Ils soulignent la nécessité d’établir une législation qui puisse faire pression sur Bruxelles, apportant ainsi plus de soutien aux pays qui souhaitent légaliser le cannabis. Dominique cite l’exemple de l’Allemagne, où un projet de légalisation prometteur a été réduit par crainte d’une résistance de Bruxelles. Cependant, avec une forte présence de lobbying, Dominique pense que Bruxelles aurait été plus susceptible de soutenir les efforts de l’Allemagne. Ainsi, Le CIRC et d’autres associations du cannabis ont un rôle crucial à jouer pour rassembler toutes les associations européennes, en veillant à ce que la « vague verte » déferle sur l’Europe dans la bonne direction, et non en dessous.
Le mot de la fin
« Préparez-vous à surfer sur cette vague verte à partir du 18 juin ! Nous nous dirigeons vers la célébration de la fin de la prohibition en beauté, et laissez-moi vous promettre que ce sera quelque chose de tout simplement extraordinaire. Un spectacle grandiose qui éblouira les yeux et captivera les cœurs. Le monde entier aura les yeux rivés sur nous, car nous allons illuminer le ciel d’un feu d’artifice éblouissant, symbole de notre triomphe imminent ».
En conclusion de ce podcast, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à Dominique Broc et à toute l’équipe du CIRC pour leur engagement inébranlable dans la lutte contre la prohibition. Leur dévouement et leurs efforts sont véritablement inspirants. Nous souhaitons ardemment que cette cause, qui nous tient à cœur, connaisse des avancées significatives. Que le mouvement en faveur de la légalisation du cannabis continue de gagner en force et en soutien. Que de plus en plus de consommateurs et de non-consommateurs se joignent à l’appel du 18 joint, pour que notre voix collective se fasse entendre haut et fort. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de « Parlons Canna », où nous continuerons à explorer les enjeux liés au cannabis et à nourrir la discussion autour de cette thématique essentielle. En attendant, restons unis, engagés et déterminés à faire évoluer les mentalités et les politiques. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Merci à tous et à toutes, et que la marche vers un avenir plus juste et éclairé continue.