Du THC au CBD, l’effet Avant et Après…

Des anciens fumeurs de cannabis et marijuana se sont tournés vers le CBD. L’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) confirme ce changement de cap. Cette entité estime que parmi les 11 % d’adeptes de cannabis recensés en 2019, beaucoup ont pris le virage du cannabidiol. La multiplication des boutiques de CBD à travers les grandes villes de France y est peut-être pour quelque chose. Chose certaine : ces anciens accros au THC croient dur comme fer avoir bien fait de se convertir au CBD.
CBD ou la fin du repli sur soi
Alexandre fait partie de ces anciens fumeurs de marijuana qui se sont mis au CBD. Pour parler de ce choix, ce trentenaire aime répéter sa formule :
« Même goût, même forme de consommation, mais moins de défonce »
Selon Alexandre, son passage au CBD marque la fin d’une tendance à se replier sur soi. Il raconte que du temps où il était sous l’emprise du THC, il passait carrément à côté de ses soirées. En effet, il a eu tendance à se renfermer sur lui-même. Des effets néfastes qui atteindraient leur comble, quand il buvait en plus de l’alcool. Il parle alors d’un cocktail explosif qui lui donne « une double claque ». Pour ne rien arranger, à ce stade, Alexandre est sujet à la paranoïa, tout en se posant dans son petit coin « dix mille questions ».
Avec le CBD, c’est une toute autre histoire. Alexandre affirme être à la fois « posé, détendu » et « hyper lucide ». Il avoue même prendre du CBD « de temps en temps au travail »… pour se détendre.
Moins cher, plus pratique, plus sûr…

Thomas, 32 ans, est à peu près d’accord avec Alexandre, en ce qui concerne le repli sur soi. Il affirme que le CBD l’a rendu « plus sociable ». En n’étant pas défoncé, il aurait moins de tendance à « partir dans son monde ».
En outre, Thomas avance trois autres raisons qui l’ont convaincu d’arrêter la marijuana au profit du CBD. La première est pécuniaire : le CBD lui coûterait moins cher. Deuxième raison : l’aspect pratique. En effet, cet ancien fumeur de cannabis apprécie la possibilité de commander sur Internet et de se faire livrer chez lui… « Pas besoin d’aller voir des gars chelous ». Enfin, et non des moindres, Alexandre avance un argument de taille : le CBD est « plus sûr que de la beuh ou du shit ».
Un futur papa très fier de sa conversion au CBD
Jonathan, nouveau adepte du CBD, est aussi fier d’avoir pu se défaire de son addiction à la marijuana. Et pour cause, ce trentenaire a dû pendant des années, griller « 10 joints par jour », pour pallier son hyper-activité. Le CBD constitue ainsi pour lui l’alternative parfaite, lui ayant rendu la vie meilleure. Jonathan parle d’une amélioration nette de ses « rapports professionnels ». Il a même réussi à « transformer son hyper-activité en quelque chose de positif » : Au travail, il « se donne à fond ».
Pour Jonathan, les avantages générés par le CBD sont loin d’être confinés au seul domaine professionnel. En effet, il affirme que chez lui, il est à même de sortir son chien, de préparer à manger, et même de s’atteler à des travaux de décoration et de jardinage. Sa tendance à la procrastination (tout remettre au lendemain) se serait également dissipée. Jonathan dit aussi avoir fait un grand pas en avant, en termes d’hygiène de vie. Avec le CBD, il affirme être plus sociable, « plus bavard, plus curieux ». Et le meilleur pour la fin : Jonathan ne se « culpabilise plus à l’idée d’être un futur papa ».
Que disent les spécialistes ?

Les comparaisons d’Alexandre, Thomas et Jonathan entre le THC et le CBD cadrent avec les dires des spécialistes. Parmi eux figure Daniele Piomelli de l’Université de Californie. En effet, ce spécialiste à la tête du Center for the Study of Cannabis met en garde contre « l’utilisation à long terme du THC ». Il déconseille surtout aux adolescents de s’y mettre, au risque d’être sujet à des problèmes de santé mentale. Bien entendu, ses recommandations prennent tout leur sens pour les personnes déjà à risque. Au passage, Piomelli rappelle que le cannabis est fortement déconseillé aux femmes enceintes : Aucune étude sur les dangers du cannabis sur le fœtus et les bébés, n’a jamais été menée jusqu’alors.
Pour sa part, un autre spécialiste du nom de Aaron Weiner, se veut plus nuancer, en ce qui concerne le CBD. Si cet expert des dépendances et psychologue clinicien agréé, souligne le quasi-inexistence d’effets secondaires, il met en garde contre toute tentative d’abus de CBD. Il rappelle qu’à heure actuelle, cette substance n’a pas suffisamment été étudiée, pour lui attribuer un caractère sûr à 100 %. Ses mises en garde prennent tout leur sens, d’autant que le CBD risque, à terme, d’affecter la fonction hépatique.
En conclusion, les recherches sur le CBD sont encore limitées. Une situation résultant du fait que la substance était encore illégale aux Etats-Unis, jusqu’en 2018. Le mieux est donc d’éviter l’abus, du moins jusqu’à ce qu’on en apprenne davantage.