Loi sur le cannabis en Italie : L’industrie du CBD en péril

Deux entrepreneurs de Bologne s’expriment sur l’incertitude entourant la récente décision du gouvernement italien d’inclure le CBD dans la liste des substances stupéfiantes. Alors que les médias ont semé la confusion, Diego Ottani et Simone Santirocco révèlent les véritables enjeux auxquels font face les petites et moyennes entreprises du secteur.
Des titres trompeurs et une réalité réglementaire complexes
Diego Ottani et Simone Santirocco, entrepreneurs de Bologne, dénoncent les titres sensationnels des médias concernant la récente décision du gouvernement italien sur le cannabis light. Pour eux, il ne s’agit pas simplement de « terrorisme médiatique », mais d’une crise réelle qui met en danger plus d’un millier d’entrepreneurs italiens. Ils critiquent le manque de connaissance du gouvernement sur le sujet et soulignent l’importance de respecter les réglementations européennes et le libre-échange.
Loin d’être une simple question de titres trompeurs, la récente décision du gouvernement italien de classer le CBD (cannabidiol) comme une substance stupéfiante a provoqué une véritable onde de choc dans l’industrie du cannabis en Italie. Cette décision, annoncée par le ministre de la Santé Orazio Schillaci, a créé une grande confusion parmi les entrepreneurs qui ont investi dans le secteur légal du chanvre ces dernières années. Diego Ottani, organisateur du Kanapa Festival et propriétaire d’un magasin de CBD dans la région de Murri, et Simone Santirocco, entrepreneur du secteur du CBD, sont deux voix importantes qui se font entendre dans cette période tumultueuse.
L’impact sur les entreprises locales et la concurrence du marché noir
Les deux entrepreneurs mettent en lumière l’impact direct sur les petites entreprises locales. Ils expliquent que le gouvernement italien semble vouloir monopoliser le marché du cannabis, ignorant ainsi les petites entreprises et les consommateurs. Ils soulignent également la concurrence déloyale du marché noir et des grandes plateformes de commerce électronique, où les produits de CBD sont encore largement disponibles.
La situation actuelle met en péril de nombreuses petites et moyennes entreprises qui opèrent dans le secteur du CBD en Italie. Diego Ottani souligne qu’à Bologne et dans sa province, plus de 50 entreprises disposent d’un numéro de TVA leur permettant de vendre des produits à base de cannabis, avec environ une centaine de points de vente. De plus, environ 300 buralistes revendent des sachets de cannabis à usage technique, renforçant ainsi l’importance de cette industrie dans la région. Simone Santirocco ajoute que les politiques restrictives des géants du web en matière de publicité sur les médias sociaux et les moteurs de recherche rendent difficile la concurrence pour les entreprises locales.
Les clients et l’accès au CBD médicinal
Les clients de ces entrepreneurs sont principalement des adultes âgés de 30 à 60 ans, à la recherche de détente et de soulagement du stress. Ils s’inquiètent de l’accès difficile au CBD, un remède naturel, en comparaison avec la facilité d’obtention de médicaments psychotropes. Ils soulignent le paradoxe de la situation où l’Italie pourrait être un marché prospère pour le cannabis, mais se tourne vers des solutions étrangères coûteuses en raison des restrictions locales.
Diego Ottani explique que ses clients cherchent un passe-temps, un moyen de détente dans leur vie trépidante. Les jeunes de vingt ans ne sont généralement pas attirés par le cannabis léger, et les clients de Simone Santirocco recherchent également la détente dans leur routine stressante. Certains d’entre eux sont des patients à la recherche de cannabis thérapeutique, mais les difficultés à trouver ce produit les poussent à se tourner vers le CBD.
Les objectifs de l’Europe et du gouvernement italien
Diego Ottani estime que l’Europe a une vision plus réaliste du potentiel du cannabis, tandis que le gouvernement italien cherche désespérément des fonds pour financer des promesses électorales irréalistes. Simone Santirocco critique également la politique du gouvernement Meloni, soulignant que le cannabis light pourrait être une excellence du Made in Italy, mais est entravé par des réglementations restrictives.
Les entrepreneurs expriment leur inquiétude quant à la politique du gouvernement italien, qui semble chercher à exploiter le marché du cannabis pour combler ses besoins financiers, sans tenir compte des conséquences sur l’industrie locale. Ils soulignent que l’Europe, quant à elle, adopte une approche plus équilibrée et recherche des moyens de réglementer le cannabis de manière plus réaliste. Plusieurs pays européens, tels que l’Allemagne, le Luxembourg, Malte, l’Espagne et le Portugal, ont déjà dépénalisé le cannabis, montrant ainsi une voie alternative à suivre.
Les actions entreprises pour surmonter la crise
Face à cette crise, les entrepreneurs appellent à des corrections dans les médias, demandent une clarification légale et mènent des actions en justice. Ils soutiennent également des initiatives de collecte de fonds pour financer des études scientifiques prouvant l’innocuité du CBD. Ils insistent sur la nécessité d’une légalisation minutieuse et précise du cannabis pour résoudre ces problèmes à long terme.
Diego Ottani conclut en soulignant l’importance de faire pression sur le gouvernement pour qu’il reconsidère sa position sur le cannabis light. Il met également en avant l’idée que la légalisation du cannabis pourrait contribuer à lutter contre les activités criminelles liées au cannabis. Simone Santirocco invite tous ceux qui croient en la liberté individuelle et commerciale à soutenir les initiatives visant à protéger l’industrie du CBD en Italie.
Diego Ottani et Simone Santirocco révèlent les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs du secteur du cannabis en Italie. Ils appellent à la clarté, à la compréhension des réalités du marché et à des réglementations justes pour permettre à cette industrie de prospérer tout en assurant la sécurité des consommateurs. Alors que l’industrie du cannabis en Italie traverse une période d’incertitude, leur appel à l’action résonne comme un cri pour la préservation de la liberté commerciale et de l’entrepreneuriat dans le pays.