Le Club des Haschischins

Au 19ème siècle, un club français a pris la scène : le Club des Haschischins. Les membres de l’élite littéraire et intellectuelle de Paris se réunissaient pour explorer les expériences induites par les drogues, et surtout par la résine de la plante de cannabis, le haschisch. Honoré de Balzac l’appelait la plante révolutionnaire, mais pour Baudelaire, l’expérience était un cauchemar.
Les membres illustres du Club
Le Club des Haschischins comprenait des membres prestigieux comme Alexandre Dumas, Gustave Flaubert, Honoré de Balzac, Théophile Gautier, Victor Hugo, Eugène Delacroix, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval et bien d’autres. L’adhésion était libre, et les gens se joignaient ou se retiraient à volonté.
Le lieu de rendez-vous : l’Hôtel Pimodan
Les séances mensuelles se tenaient à l’Hôtel Pimodan, rebaptisé plus tard l’Hôtel de Lauzun. Fernand Boissard, un peintre et musicien du 19ème siècle, était considéré comme la figure de proue du club, et ses chambres étaient le lieu de rassemblement.
Le cannabis médical
Le docteur Jacques Joseph Moreau, membre du Club, est le premier psychiatre à explorer les effets des drogues, et du cannabis avec un haschisch assez spécial, le dawamesk. Le Club a influencé les futures recherches sur le cannabis médical, notamment dans la guérison des maladies mentales.
Des personnalités éminentes
Outre les membres du Club, d’autres personnalités ont visité le Club des Haschischins, telles que les peintres Honoré Daumier ou des écrivains comme Gustave Flaubert. Après sa première visite, Gautier a écrit un article intitulé « Le Club des Haschischins », publié dans la « Revue des Deux Mondes » en 1846, décrivant l’expérience comme un voyage dans le temps et la culture algérienne.
Les aventures psychédéliques de Balzac et Gautier
Les substances mystiques
Vous êtes prêts pour un voyage dans le temps, vers l’époque où l’art, la littérature et les substances psychédéliques se croisaient ? Nous sommes en France, au début du 19ème siècle, et deux grands noms de la culture française ont découvert les effets étranges de la pâte verte, aussi connue sous le nom de haschich.
Les participants enthousiastes
Le psychiatre Jacques-Joseph Moreau de Tours était un grand fan de cette substance et il a recruté des célébrités pour rejoindre son Club des Haschischins. Honoré de Balzac et Théophile Gautier étaient parmi les membres les plus passionnés de ce club. Ils ont rapporté avoir expérimenté des effets incroyables après avoir pris la pâte verte, comme des hallucinations éblouissantes et une intensification de leurs sens.
L’intoxication intellectuelle
Moreau a également noté que la pâte verte produisait une sorte d' »intoxication intellectuelle ». Peut-être que cela a aidé Balzac à écrire 50 cafés par jour, mais c’est une autre histoire. Ce qui est sûr, c’est que de nombreux membres du club ont rapporté des « munchies » sévères et des hallucinations étonnantes.
Les expériences hallucinantes de Balzac et Gautier
Par exemple, Balzac a rapporté avoir entendu des voix célestes et vu des peintures divines après avoir essayé la pâte verte en 1845. Gautier, quant à lui, a eu une expérience encore plus intense. Il a décrit une sensation d’être dissout, son corps devenant transparent et des étincelles jaillissant de sa bouche. Il a vu ses amis déformés, mi-hommes mi-plantes, certains avec des ailes d’autruche tremblantes. Des millions de papillons confusément lumineux volaient dans l’air, et de gigantesques fleurs aux reflets de cristal et des pivoines sur des lits d’or et d’argent s’élevaient autour de lui. Il a même entendu le bruit des couleurs – des sons verts, rouges, bleus et jaunes qui l’ont frappé comme des vagues. Cela ressemble à un voyage hors de ce monde !
Baudelaire n’aime pas le cannabis
Si vous pensez que tous les poètes et artistes de l’époque étaient fans de cannabis, vous vous trompez ! Baudelaire, bien connu pour son amour des plaisirs exotiques, a en fait trouvé le cannabis répugnant et n’a essayé que quelques fois.
Dans son livre « Les paradis artificiels » écrit en 1860, Baudelaire décrit les effets du haschisch et de l’opium sur ses pensées. Mais contrairement à beaucoup de ses contemporains, il préférait le vin. Selon lui, le haschisch avait de nombreux inconvénients, comme isoler son utilisateur et le rendre antisocial, alors que les buveurs de vin étaient profondément humains.
Les recherches du Dr Jacques-Joseph Moreau
Maintenant, parlons du Dr Jacques-Joseph Moreau, psychiatre du XIXe siècle qui a beaucoup étudié les effets du cannabis. Au début du siècle, les troupes de Napoléon ont ramené avec elles l’habitude de fumer du haschisch après leur campagne en Égypte. Entre 1836 et 1840, le Dr Moreau a voyagé en Orient et a découvert par lui-même les effets du haschisch.
À l’époque, les psychiatres pensaient que les événements survenus avant la dépression d’une personne atteinte d’une maladie mentale pouvaient fournir des indices pour résoudre la maladie mentale. Comme les hallucinations précédaient souvent la maladie mentale, Moreau a voulu les vivre sans faire l’expérience d’une dépression mentale. Il pensait aussi qu’en comprenant les états psychotiques, il pourrait mieux aider ou guérir les malades mentaux.
Le Club des Haschischins, où comment Moreau est devenu prescripteur
La recherche de Moreau sur le cannabis
Le Dr Jacques-Joseph Moreau, psychiatre français, a effectué un voyage en Orient entre 1836 et 1840. Pendant ce voyage, il a découvert les effets du haschisch, la forme concentrée du cannabis. En tant que psychiatre, il était intéressé par les hallucinations et pensait que comprendre les états psychotiques pourrait l’aider à mieux traiter ses patients atteints de maladies mentales. Il a donc commencé à expérimenter avec le cannabis pour voir comment il affectait les pensées et les perceptions.
Le dawamesk, le haschisch de Moreau
Moreau a créé une substance appelée dawamesk, qui était une pâte verte contenant du haschisch, du clou de girofle, de la muscade, de la cannelle, du jus d’orange, du beurre, des pistaches, du sucre ou du miel et parfois des cantharides (mouche espagnole). Les membres du Club des Haschischins ont consommé cette substance, qui ressemblait à de la confiture ou de la marmelade, sous forme de petites doses individuelles.
L’influence de Moreau et du Club des Hashishins
Le Club des Haschischins a été créé pour permettre à Moreau d’observer les effets du cannabis sur d’autres personnes. Grâce à ces expériences, Moreau est devenu le premier psychiatre à étudier systématiquement les effets des drogues sur le système nerveux central. Ses observations ont été enregistrées et analysées dans son livre de 1845 « Du Hachisch et de l’aliénation mentale« . Cela a conduit à une meilleure compréhension médicale des effets du cannabis.
Cependant, bien que le cannabis soit devenu un médicament couramment utilisé à l’époque, il est maintenant illégal dans de nombreux pays. La prohibition et la « guerre contre la drogue » ont rendu difficile la recherche sur les effets médicaux du cannabis. Cependant, l’héritage du Club des Haschischins et de Moreau persiste encore aujourd’hui, en tant que pionnier dans l’étude des effets du cannabis sur le corps et l’esprit.