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Le système endocannabinoïde

Le système endocannabinoïde a été découvert récemment. Les scientifiques tentaient ainsi de comprendre les effets du cannabis sur le corps humain. Ce système fonctionne par l’intermédiaire de récepteurs. Vous voulez comprendre et connaître ses fonctionnalités et son fonctionnement? On vous livre tout ses secrets dans cet article.

Système endocannabinoïde : définition

Découverte du système endocannabinoïde

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Le système endocannabinoïde a été découvert lors de recherches sur le THC. Ensuite, les scientifiques ont découvert des récepteurs membranaires spécifiques aux cellules pour cette molécule.

Pour comprendre cela, il est plus facile de visualiser le système endocannabinoïde sous forme de clés et de serrures. Ces récepteurs (serrures) font ainsi partie de ce système. Pour les activer, il faut avoir des ligands (clés). Lorsque le ligand se lie au récepteur, la porte s’ouvre et déclenche un signal qui conduit à un effet biologique très spécifique.

Le premier récepteur cannabinoïde découvert en 1988 est le CB1. Il est responsable des effets euphorisants du THC. Cette découverte a poussé les scientifiques à rechercher l’existence de ligands, cette fois produits par l’organisme : les ligands endogènes. Pour désigner ces lingands endogènes, le terme « endocannabinoïde » est utilisé pour la première fois.

Récepteurs CB1 : accès direct au cerveau

Les récepteurs CB1 sont présents principalement dans notre cerveau, et plus précisément dans notre système nerveux central. Nous les trouvons également dans nos systèmes nerveux périphériques, en particulier dans les tissus de l’intestin, du foie, du tissu adipeux et du système cardiovasculaire. Les récepteurs CB1 se trouvent aussi dans les poumons, les muscles et les organes génitaux. Cette pléthore de récepteurs CB1 aide à expliquer pourquoi les effets du cannabis sur le corps humain peuvent être si variés.

Pour le traitement de nos émotions, les récepteurs CB1 sont particulièrement impliqués. Ils affectent aussi notre mémoire. Des recherches scientifiques récentes mettent aussi en évidence le rôle des récepteurs CB1 dans la prise de poids.

Le THC forme une paire parfaite avec les récepteurs CB1. Cela explique en partie la capacité de la molécule à interagir avec notre esprit, notamment avec ses fameux effets planants.

Récepteurs CB2 : acteurs du système immunitaire

Les récepteurs CB2 se concentrent principalement dans notre système immunitaire, y compris la rate et le système digestif. C’est grâce à eux que se manifestent les effets anti-inflammatoires du cannabis. En effet, il se lie facilement aux récepteurs CB2.

Différences entre système endocannabinoïde, endocannabinoïde et endocannabinoïdome 

Le système endocannabinoïde est composé :  

  • de récepteurs membranaires cannabinoïdes CB1 et CB2, 
  • de ligands endogènes, 
  • d’endocannabinoïdes et d’enzymes responsables de la synthèse et de la dégradation de ces molécules.

Les endocannabinoïdes sont notamment des dérivés d’acides gras. Ces derniers sont contenus dans les membranes cellulaires. Ces molécules sont des esters, des éthers ou des amides d’acides gras capables d’activer les récepteurs CB1 et CB2. Les deux principaux endocannabinoïdes sont des dérivés de l’acide arachidonique : l’anandamide (AEA) et le 2-arachidonoyl glycérol (2-AG). 

L’anandamide se lie préférentiellement au récepteur CB1 et le 2-AG au récepteur CB2. Non produit naturellement, les endocannabinoïdes ont besoin d’un stimulus (par exemple, le stress). Les endocannabinoïdes agiront principalement de manière locale et transitoire. En effet, ils se dégradent rapidement après leur synthèse.

Les progrès de la recherche sur le système endocannabinoïde ont conduit à la découverte de nouveaux médiateurs connus sous le nom de “endocannabinoïde like”. Ils appartiennent à la même famille de composés que les endocannabinoïdes. Toutefois, ils agissent sur des récepteurs différents. C’est cette extension que l’on appelle endocannabinoïdome.

Système endocannabinoïde :  à quoi sert-il ? 

  • Il aide à maintenir l’équilibre du corps

Le système endocannabinoïde a de nombreuses fonctions dans le corps. Ainsi, il participe à l’homéostasie. Il s’agit de réguler nos différents systèmes et nos différents organes en fonction des conditions extérieures. Ainsi, le système endocannabinoïde contribue à la régulation de la température corporelle, de l’appétit, du sommeil et de la tension artérielle.

  • Il aide à réduire l’inflammation

Les cannabinoïdes agissent également sur l’inflammation. En effet, ils aident à réduire la douleur en cas de tension ou de traumatisme. L’effet anti-inflammatoire est global, c’est-à-dire qu’il agit sur tout le corps, mais aussi sur la peau, luttant contre toutes sortes d’inflammations.

  • Il agit sur le métabolisme

Les fonctions du système endocannabinoïde permettent aussi d’intervenir au niveau de notre métabolisme. Il module en effet la sensation de faim, mais aussi la formation des cellules graisseuses. Son action sur la sphère digestive permet de favoriser une digestion optimale et de réduire l’apparition d’éventuels troubles intestinaux.

  • Il entre en jeu dans le fonctionnement du système nerveux central

Au niveau du système nerveux, le système endocannabinoïde aidera à réguler les mécanismes de stress. Ces réactions peuvent inclure des troubles du sommeil, des difficultés de concentration et de mémoire, et même un équilibre de l’humeur et une gestion émotionnelle.

Nombreux processus physiologiques et psychologiques font appel au système endocannabinoïde. Ainsi, il entre en action dans la fonction cardiovasculaire, l’inflammation, le système immunitaire, le stress et la digestion. Ses applications sont très larges et visent à aider l’organisme à s’autoréguler de manière optimale pour éviter l’apparition de troubles ou de pathologies.

Fonctionnement du système endocannabinoïde

Les cannabinoïdes activent le système endocannabinoïde. Les récepteurs CB1 et CB2 ne peuvent être activés par aucune molécule agoniste autre que les cannabinoïdes. Les « clés » des cannabinoïdes sont les seules qui correspondent aux « serrures » des récepteurs.

Les récepteurs CB1 sont activés par le THC. Les CB2 par le CBD. Le CBD est un cannabinoïde non psychoactif que l’on trouve généralement dans les variétés de cannabis.

Système endocannabinoïde et maladies

Des changements dans le niveau tissulaire des médiateurs endocannabinoïdes et de type endocannabinoïde sont observés dans des situations pathologiques. Ces médiateurs ne sont pas stockés. En effet, ils sont uniquement produits à la demande. Ainsi, la modification des concentrations dans les tissus correspond à leur sortie des cellules et, par conséquent, à l’activation des récepteurs aux cannabinoïdes.

Les deux endocannabinoïdes les plus étudiés, le 2-AG et l’anandamide, présentent des concentrations différentes dans les pathologies suivantes : 

  • maladies inflammatoires et immunitaires, 
  • maladies neurologiques et neuropsychologiques, 
  • ostéoporose, 
  • pathologies cardiovasculaires, 
  • et cancer. 

Nous pouvons également lier l’altération des endocannabinoïdes à l’obésité et aux maladies métaboliques.

Ces dernières années, la recherche a mis en évidence le lien entre la dysbiose intestinale et la dépression. Une étude publiée en 2020 montre que ce lien entre la dépression et la dysbiose intestinale serait lié à une modification de l’activité du système endocannabinoïde dans le cerveau.

Stimulation du système endocannabinoïde

Le système endocannabinoïde joue donc un rôle fondamental dans le maintien de l’homéostasie dans le corps. Son état peut affecter de nombreux aspects de notre physiologie, tels que le sommeil, le stress et l’appétit.

Alors que la recherche sur le sujet est à un stade précoce, il existe différentes méthodes pour favoriser l’équilibre de système endocannabinoïde. Il semble que manger certains aliments et effectuer certaines activités améliorerait le tonus endocannabinoïde. Cela produirait aussi les niveaux appropriés de récepteurs. Améliorer votre tonus endocannabinoïde signifie ainsi une meilleure sensation pour le CBD et son fonctionnement.

  • Manger plus d’acides gras essentiels

Notre corps produit des endocannabinoïdes à partir de précurseurs lipidiques, c’est-à-dire des acides gras oméga-3. Ces molécules se transforment en endocannabinoïdes par une voie enzymatique spécialisée.

Cette source alimentaire de précurseurs d’endocannabinoïdes augmente également la possibilité qu’une alimentation pauvre en acides gras oméga-3 puisse entraîner un faible tonus endocannabinoïde.

Divers aliments contiennent des acides gras essentiels comme le poisson, les algues ou les graines de chanvre.

  • S’entraîner

Connaissez-vous cette sensation d’euphorie après l’entraînement ? Après une activité physique, en particulier un exercice aérobique, le corps produit des niveaux élevés d’anandamide. Cela sensibilise le système endocannabinoïde.

  • Consommer des phytocannabinoïdes comme le CBD 

Présent dans un nombre croissant d’aliments comme les boissons au CBD, ce cannabinoïde ne se lie pas directement aux récepteurs CB1 et CB2. Une recherche suggère que le CBD peut temporairement améliorer votre tonus endocannabinoïde. Le ralentissement de sa dégradation aura donc un impact significatif sur l’optimisation du système endocannabinoïde.

Prendre avantage de l’effet entourage

Avant tout, il faut préciser que le cannabis renferme plus d’une centaine de phytocannabinoïdes dont les plus connus sont le CBD, le THC, le HHC, le CBG ou le CBN. Tous ces éléments sont présents naturellement dans cette plante aux multiples vertus. Et ils ne sont pas les seuls puisque l’on peut également citer les flavonoïdes ou encore les terpènes.

Tout cela pour en venir au fait que chacun de ces agents ont leurs propres caractéristiques pouvant apporter des impacts positifs sur la santé physique et morale une fois dans notre organisme. D’où l’importance de l’effet entourage. Ce terme est utilisé pour la première fois par le docteur Raphaël Mechoulam pour décrire la synergie existante entre les phytocannabinoïdes, les terpènes et les flavonoïdes.

D’après ce spécialiste, tous ces éléments se donnent la main afin de décupler le maximum du potentiel de chacun d’entre eux. Une façon de dire que l’efficacité des produits à base de CBD varie en fonction des agents actifs qu’ils contiennent. Voilà pourquoi ils sont divisés en trois grandes catégories. Le CBD à spectre complet (full spectrum), le CBD à spectre large et l’isolat.

Comme son nom l’indique, le full spectrum est le plus complet de tous. Il renferme l’ensemble des molécules du cannabis y compris le THC. Cet agent psychoactif est absent de la liste avec le spectre large pour ainsi dire qu’avec ce dernier, il ne faudrait pas s’attendre à l’effet euphorisant. Quant à l’isolat, il ne contient qu’un seul élément, le cannabidiol CBD. Ce qui fait de lui la catégorie la plus pure du lot impliquant que l’effet entourage ne sera pas de la partie.

Effets du CBD sur le système endocannabinoïde

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Le foie métabolise le CBD. Il a un effet indirect sur la concentration en endocannabinoïdes, notamment l’anandamide. En effet, il inhibe la synthèse de FAAH, une enzyme impliquée dans la dégradation des endocannabinoïdes. De plus, le CBD serait un agoniste inverse du THC et pourrait donc inhiber son métabolisme. De cette manière, il aurait la capacité de moduler ou de réduire ses effets nocifs, indésirables, comme son caractère psychoactif, anxieux ou sédatif.

En conclusion, le système endocannabinoïde est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Il participe à toutes les fonctions principales et assure l’homéostasie. Bien que notre corps sécrète naturellement des endocannabinoïdes, consommer du CBD, et donc des phytocannabinoïdes, aide à maintenir le bon fonctionnement du corps et à le faire mieux fonctionner.

Le cannabis a des propriétés médicinales. De plus, il a un effet sur le système endocannabinoïde. Cependant, des recherches sont toujours en cours. En effet, il resterait encore des dizaines de principes actifs à isoler et étudier.

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