Mort d’un enfant : un autre coup dur pour le marché américain du delta-8 THC

VICE News, Associated Press, CNN, The Washington Post, Newsweek, ABC ou encore Yahoo News… La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre auprès des médias américains. Celle annonçant qu’un enfant de 4 ans a trouvé la mort en Virginie à cause du delta-8 THC (D8). Un incident qui risque d’avoir de graves répercussions sur le secteur américain du D8 déjà en mauvaise posture.

Un secteur non réglementé

Ces deux dernières années, les produits au delta-8 THC ont le vent en poupe aux États-Unis. Savez-vous pourquoi ? Parce que le D8 a pour avantage de séduire un nombre croissant de consommateurs à la recherche d’une alternative psychoactive au delta-9 THC (D9). Leur objectif étant de trouver du réconfort auprès d’une substance à l’effet High plus doux.

Le hic, c’est qu’au pays de l’Oncle Sam, le D8 n’est soumis à aucune réglementation. Eh oui ! C’est un secteur non réglementé pour deux principales raisons liées au Farm Bill de 2018 :

·         Le cannabis ne doit pas être utilisé pour des produits pouvant être classés comme psychoactifs ;

·         Le delta-8 THC n’est pas dérivé de la plante de chanvre de manière naturelle étant donné que c’est une molécule synthétique.

Ainsi, les produits au D8 ne sont pas autorisés pour la consommation humaine ou animale. Du moins, en théorie puisqu’en pratique, la situation est un peu plus compliquée. Les États ont du mal à trouver leur repère en l’absence d’une loi fédérale. Voilà pourquoi certains d’entre eux ont opté pour une interdiction pure et simple si d’autres considèrent le delta-8 THC au même titre que le delta-9 THC.

Le delta-8 THC prolifère dangereusement

Suscitant l’intérêt des consommateurs, le delta-8 THC gagne du terrain sur le marché où la production est à son apogée. Le cabinet d’analyse PanXchange en donne la preuve en indiquant que 75% des extraits de cannabis sont destinés à cet usage.

Ainsi, le D8 gagne du terrain en séduisant un nombre croissant d’utilisateurs. Mais peut-être plus pour longtemps selon PanXchange estimant que cette année est peut-être la dernière. Non pas sans raison puisque les indicateurs portent à croire que le delta-8 THC prolifère dangereusement.

La FDA le démontre dans un rapport publié récemment. La note indiquant qu’entre décembre 2020 et mars 2022, 104 « effets indésirables » liés à la consommation de delta-8 THC sont enregistrés. À savoir, de la perte de conscience, des vertiges, des hallucinations ou encore des vomissements.

De quoi déstabiliser le marché d’autant que 9% de ces cas concernaient des mineurs. Et la mort d’un enfant de 4 ans survenue en mai dernier en Virginie n’est pas pour arranger les choses. Au bureau du médecin légiste en chef du district central de cet État, d’en indiquer la cause :

Le décès est officiellement qualifié d’accident attribuable à la toxicité du delta-8-tétrahydrocannabinol.

Plus de 14 286 nanogrammes de THC par milligramme sont découverts dans son corps. Du moins, selon Virginia Commonwealth University Medical Center (VICE) indiquant que ce niveau de THC peut se trouver dans un bonbon au delta-8 THC typique de 5 milligrammes.

Un autre coup dur pour le marché non réglementé du D8 d’ores et déjà dans les viseurs de la FDA mettant en garde les producteurs. De quoi mettre un frein à la production selon PanXchange estimant que les récoltes devraient passer de 16 000 en 2021 à entre 6 400 et 6 800 acres en 2022. Une situation qui intervient, alors qu’une chute de 90% est déjà constatée du côté des prix.

En bref

Aux États-Unis, le marché des produits au delta-8 THC est actuellement dans une impasse notamment en l’absence de loi fédérale. Le décès de cet enfant en Virginie n’est pas pour arranger le cas du secteur qui se doit d’attendre jusqu’à la fin de l’année prochaine pour être fixé sur son sort.

La raison est simple, la FDA s’est accordé quelques mois pour aborder de manière exhaustive la sécurité du composé. Son objectif, intégrer une nouvelle réglementation concernant le delta-8 THC dans le US Farm Bill 2023. En attendant, les consommateurs encore tentés de vivre l’expérience du high doux se doivent de redoubler de vigilance. La vérification du taux de THC dans les produits au D8 et autres à base cannabis est désormais incontournable.