Plus de cannabis thérapeutique en France : La fin de la fumette médicinale ?

L‘expérimentation du cannabis thérapeutique en France est actuellement confrontée à une situation alarmante qui risque de priver les patients inclus dans cette étude de l’accès à des produits médicaux à base de cannabis. Selon nos sources, plus de 70% des produits délivrés lors de la phase 1 de l’expérimentation n’ont pas répondu à l’appel d’offres pour la poursuite de l’étude, invoquant des coûts financiers trop élevés.
Cette nouvelle est particulièrement préoccupante pour les patients qui dépendent de ces médicaments pour traiter des conditions de santé chroniques et graves. La pénurie de ces produits pourrait avoir des conséquences désastreuses sur leur bien-être, leur qualité de vie et leur accès à des soins médicaux adéquats.
L’expérimentation du cannabis thérapeutique en France en roue libre
Depuis deux ans, les laboratoires pharmaceutiques impliqués dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France fournissent gratuitement des produits médicaux à base de cannabis. Cette période était censée servir à valider le circuit de distribution avant une éventuelle généralisation, sous réserve de résultats concluants.
Cependant, la généralisation n’a pas été mise en place malgré des retours positifs de la part des patients. L’ANSM a invoqué l’arrivée de la pandémie de Covid-19 pour expliquer ce retard, mais de nombreux observateurs pointent la réticence du ministère de l’Intérieur à autoriser un traitement potentiellement prescrit pour des personnes malades.
La Direction Générale de la Santé (DGS) est également critiquée pour son manque d’implication dans l’expérimentation. Selon plusieurs sources anonymes, cette étude est menée « sans pilote dans l’avion ».
Après quatre ans de travail, le statut des produits à base de cannabis thérapeutique n’a toujours pas été défini en France. Le remboursement par l’assurance maladie et le prix de vente sont des sujets bloquants pour une généralisation, et des discussions ont eu lieu en décembre dernier sans transparence sur le sujet.
Cette expérimentation est donc en roue libre, sans véritable cadre légal ni garantie pour les patients qui en dépendent. Il est temps pour les autorités compétentes de prendre leurs responsabilités et de mettre en place les mesures nécessaires pour permettre un accès sûr, équitable et réglementé aux produits médicaux à base de cannabis en France.
Pourquoi l’expérimentation coûte cher aux industriels ?
L’expérimentation du cannabis thérapeutique en France a commencé il y a deux ans. Depuis lors, les laboratoires pharmaceutiques impliqués dans cette expérience fournissent gratuitement des produits médicaux à base de cannabis aux patients. Cela devait permettre de valider le circuit de distribution du cannabis médical et d’éventuellement généraliser son usage si l’expérimentation s’avérait concluante.
Mais la généralisation n’a pas encore été actée, bien que les retours des patients aient été convaincants. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a expliqué ce retard par l’arrivée de la pandémie de Covid-19, alors que d’autres accusent le ministère de l’Intérieur de freiner le processus en raison de sa politique répressive envers le cannabis.
Cependant, les coûts de l’expérimentation semblent être le principal obstacle à la généralisation de l’usage du cannabis thérapeutique. Les patients inclus dans cette expérience consomment des produits importés d’Israël, d’Australie ou du Canada, car il n’y a pas de marché autochtone du cannabis médical en France. Les fournisseurs doivent donc supporter les coûts de fabrication, de transport et les taxes douanières.
De plus, le cahier des charges initial stipulait qu’un flacon d’huile à dominante CBD ou THC par patient par mois devait être fourni. Mais certains patients ont reçu jusqu’à dix flacons d’huile CBD par mois, sans avoir pu tester les autres produits disponibles. Cela dénote une absence d’effets et un manque d’informations pour les professionnels de santé en fonction des pathologies.
Si les produits sont fournis gratuitement jusqu’ici, l’appel d’offres en amont de la prolongation prévoit une indemnisation de 14€ par flacon de 10mL d’huile et de 14€ par flacon de 10 grammes de fleurs de cannabis séchées. Les coûts élevés de fabrication, de transport et de distribution expliquent le refus de certains fournisseurs de continuer à supporter ces coûts. Les industriels ont réclamé une juste rétribution pour leurs produits, mais il reste à voir si cela sera suffisant pour assurer la poursuite de l’expérimentation et une généralisation éventuelle de l’usage du cannabis thérapeutique en France.
Expérimentation de cannabis médical : les conséquences d’une pénurie de produits
L’expérimentation de cannabis médical en France, lancée en 2018 pour une durée de deux ans, a été prolongée d’une année supplémentaire. Cependant, la question des produits disponibles pour la troisième année de l’expérimentation est actuellement en suspens.
Si aucune huile de CBD ou de fleur de cannabis n’est disponible, les patients inclus dans l’expérimentation seront contraints d’arrêter leur traitement, ce qui pourrait avoir des conséquences graves sur leur santé. Les enquêtes menées par l’association Apaiser S&C ont révélé que les patients sont déjà inquiets face à la perspective d’une rupture de stock de produits à base de cannabis médical.
Le Comité scientifique temporaire pour le suivi de l’expérimentation du cannabis à usage médical s’attend à ce que trois huiles pour les trois ratios et trois ratios en fleurs soient disponibles pour la troisième année de l’expérimentation, mais rien n’est encore confirmé.
Une procédure de commande publique a été lancée pour la prolongation de l’expérimentation, mais les résultats ne sont pas encore communiqués. Les sociétés retenues devront fournir un volume suffisant pour couvrir les besoins des patients pendant la période transitoire.
Bien que l’urgence ne soit pas très élevée, les industriels français qui ont investi dans la production de produits à base de cannabis médical pourraient être déçus si leurs solutions « Made in France » ne sont pas retenues. La vision de la DGS sur l’avenir de l’expérimentation du cannabis médical en France reste floue.