THC et CBD : La réalité sur leurs effets

Le cannabis est une drogue largement consommée par la population française, tout particulièrement par les jeunes. Elle est le centre de plusieurs débats passionnants, pour ne citer que sa légalisation, sa qualification en tant que drogue dure ou douce, son usage dans le monde médical, etc. Dans ce post, nous n’allons pas nous étaler sur de telles polémiques. Certaines personnes ignorent encore quels sont les réels effets du THC et du CBD sur notre organisme. Il y a fort à parier que ces deux molécules principales du cannabis sont même inconnues pour beaucoup.
Quid de la consommation de cannabis
La consommation de cannabis à long terme, selon l’âge, la quantité et la fréquence, peut causer de nombreux effets négatifs sur l’organisme. Des études récentes indiquent que la consommation régulière chez l’adolescent, diminuerait ses capacités neuropsychologiques à l’âge adulte. Ces résultats sont obtenus par des tests de QI dans le cadre d’une consommation régulière dès l’adolescence. Si le cannabis ne rend pas plus intelligent en grandissant, il est tout de même utile en médecine. D’ailleurs, son usage thérapeutique est désormais autorisé en France, mais encore à titre expérimental.
Avant d’entrer dans les détails des effets du cannabis, il faut savoir que la plante est composée de plusieurs molécules actives. Communément appelés cannabinoïdes, ils sont plusieurs centaines, dont les plus connus sont le THC et le CBD. Ces deux principes actifs sont en effet les plus étudiés car ils existent en quantité abondante dans la plante.
La différence entre THC et CBD
Le delta 9-THC ou tétrahydrocannabinol et le CBD ou cannabidiol prêtent souvent la confusion dans l’esprit des amateurs. En effet, tous deux sont des cannabinoïdes qui agissent sur le système nerveux, le système immunitaire et les organes de l’homme, au moyen d’un réseau de récepteurs cannabinoïdes appelé système endocannabinoïde. Il existe pourtant une grande différence entre ces deux molécules, notamment au niveau du mode d’action.
Le THC
Malgré leur structure chimique similaire, le THC a une plus grande affinité avec les récepteurs de type CB1, fortement présents dans le système nerveux central. Par conséquent le THC exerce une action directe sur le SEC, créant une réaction vive de l’organisme comme l’euphorie et la perte de contrôle. C’est une molécule psychoactive, qui entraîne souvent le consommateur vers la dépendance. En revanche, elle possède des propriétés intéressantes du point de vue médical. Elle permet par exemple de traiter l’insomnie, de stimuler l’appétit, de soulager les spasmes et les douleurs, etc.
Le CBD
Le CBD interagit plus avec les récepteurs du corps que celui du cerveau, et apporte un effet relaxant, une sensation de détente et de bien-être. Il est apprécié pour son effet thérapeutique, car il calme la douleur, et réduit le stress et l’angoisse. Contrairement au THC, le CBD n’est pas psychoactif et ne rend pas dépendant. Il est même administré chez les patients épileptiques.
Légal ou illégal ?
La principale différence entre les deux cannabinoïdes réside dans la question de légalité. Dans la plupart des pays, le THC est formellement interdit. Cependant, quelques-uns font exception à la règle. En France, seuls les produits contenant du THC inférieur à 0,3 % sont autorisés. Ces produits en question sont généralement au CBD, naturellement lié au tétrahydrocannabinol. Malgré leurs différences, ces deux molécules peuvent interagir sur un trouble donné. Mais le CBD est aussi un antagoniste du THC. Il permet de limiter les effets néfastes de ce dernier et de décrocher en cas de dépendance.
Les effets du THC
Les effets psychiques du THC
La consommation d’herbe entraîne généralement une modification des perceptions de l’usager. Comme nous venons de le voir, le THC agit directement sur le cerveau. Il entraîne une sensation d’euphorie, de détente, une amplification des perceptions auditives et visuelles. L’usager présente des difficultés à exécuter les tâches qu’il a coutume de faire, même les plus faciles à réaliser. Cela est associé à une perte de la mémoire, de la coordination et de la motricité.
Dans des cas extrêmes, l’absorption de marijuana provoque une anxiété sévère proche des crises de panique. Lorsqu’elle est très intense, elle peut entraîner une psychose toxique. Le tétrahydrocannabinol est stocké dans les tissus graisseux et peut continuer à faire effet pendant 24 heures après son absorption.
Psychoses et cannabis
Les psychoses ne sont pas des maladies mentales anodines. Leur sévérité est beaucoup plus importante, souvent invalidante comme la schizophrénie. Un consommateur régulier risque quinze fois plus qu’un non-fumeur de développer une psychose. Les risques sont dix fois plus élevés pour les consommateurs réguliers avec des prédispositions génétiques.
Perte de mémoire
C’est un des troubles psychiques successifs à une forte et/ou consommation précoce de marijuana. Le cerveau humain est composé de récepteurs qui interagissent avec les cannabinoïdes. Ils sont impliqués dans la régulation naturelle de nos fonctions vitales, dont la mémorisation. D’après les recherches, le THC interfèrerait dans l’équilibre de ce processus de mémorisation pendant au moins six semaines suivant la consommation de d’herbe.
Maladies pulmonaires
Le tabagisme est la principale cause de maladie pulmonaire. Cela va des maladies chroniques au cancer des poumons. Les effets de la fumée de joint se rapprochent de celle du tabac, mais les effets sont encore plus graves avec les joints sans filtre. Elle provoque une dilatation des bronches et provoque divers symptômes tels qu’une toux persistante, une infection pulmonaire, le fameux cancer, … Par ailleurs, on estime qu’une consommation chronique et régulière augmente le risque de développer un cancer des testicules.
Cannabis et maladies cardiovasculaires
Le THC a des effets dévastateurs sur le système cardiovasculaire. En effet, ce cannabinoïde psychoactif augmente potentiellement la fréquence cardiaque, provoque des vertiges et un rougissement des yeux. Mais encore, le rythme cardiaque augmente proportionnellement à la dose de THC consommée. Les battements du cœur peuvent doubler en moins de dix minutes, et passer par exemple de 70 à 140 pulsations par minute.
Outre la tachycardie, la substance peut également provoquer une chute vertigineuse de la tension artérielle. Quant aux personnes sujettes à une arythmie cardiaque, le risque est encore plus élevé. Elles devraient donc absolument s’abstenir de consommer de la marijuana.
À noter que le cannabis inhalé apporte une quantité non négligeable de monoxyde de carbone dans le sang. Cela compromet l’apport en oxygène dans l’organisme, ce qui est mauvais pour le cœur.
Le cannabis rend infertile
Cette substance est l’ennemi numéro un des personnes qui souhaitent procréer. En effet, le THC affecte la qualité du sperme chez l’homme. Une étude réalisée sur des fumeurs de joints a permis de distinguer un comportement anormal des spermatozoïdes. Ces derniers diminuent en nombre, se déplacent beaucoup plus vite et de manière précoce. Cela réduit leurs chances d’atteindre l’ovule pour la fécondation.
Par ailleurs, les consommatrices de cannabis présentent aussi une perturbation du cycle menstruel. Le THC n’est pas le seul responsable de ce trouble hormonal, car d’autres composants de la plante sont aussi impliqués. Une étude a démontré que l’herbe pouvait augmenter le risque de kystes fonctionnels, et diminuer les chances de fertilité.
Enfin, associer le cannabis au tabac est une fausse bonne idée. Cela est aussi en défaveur de la fertilité.
Les effets du CBD
Après cet aparté du THC, voici maintenant les effets supposés du cannabidiol. Une fois le cœur des consommateurs conquis, il gagne de plus en plus la reconnaissance du corps médical et des politiques. Après un an de flou légal et de militantisme, la substance est désormais autorisée à 100 % dans les commerces, et ce pour toutes les parties du chanvre.
Soulagement des douleurs chroniques
L’effet majeur de la molécule est qu’elle soulage les douleurs chroniques. Une étude publiée dans Cannabis and Cannabinoid Research démontre clairement les effets antalgiques et anti-inflammatoires du CBD. Près de 62 % des consommateurs ont déclaré l’utiliser contre la douleur et l’anxiété. Environ 36 % de ces personnes ont été satisfaites de leur expérience. Les 4,3 restantes n’ont pas pu profiter de ses effets.
Ces douleurs chroniques sont surtout liées au rhumatisme et à l’arthrose, et bien d’autres encore. En fait, le CBD seul réduit la douleur, mais associé au THC, ses effets semblent encore plus efficaces. D’ailleurs, l’organisme tolère mieux les effets du THC grâce au CBD qui est son antagoniste.
Réduction de l’angoisse et de l’anxiété
Le CBD agit également sur l’anxiété et l’angoisse. En cas d’épisodes dépressifs, de crises d’angoisse, et de troubles émotionnels, il est un excellent allié. Il va jusqu’à réduire les crises plus importantes comme la paranoïa. De plus, il contribue à la production de l’hormone du bonheur ou sérotonine.
Atténuation des problème intestinaux
Le cannabidiol est une excellente alternative naturelle contre les troubles intestinaux. Il réduit les symptômes tels que les nausées, les vomissements, les diarrhées. Son action serait aussi positive contre le syndrome du côlon irritable, et même contre les effets négatifs des traitements du VIH et du cancer.
Soulagement des troubles neurologiques
Les recherches sur le CBD et ses propriétés ont permis de déterminer une action positive du cannabinoïde dans les troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson, l’Alzheimer, l’épilepsie et la sclérose en plaque,… Cela est justifié par son effet direct sur les récepteurs cannabinoïdes. Il ralentit aussi la dégradation et l’inflammation des tissus cérébraux.
Solution aux problèmes de peau
Grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, le cannabidiol intervient efficacement contre les problèmes de peau. Les produits cosmétiques au CBD ont la côte auprès des utilisateurs avertis. Pour cause, le CBD hydrate la peau, réduit les inflammations, les irritations, les rougeurs, les rides, le psoriasis, et toutes les imperfections imaginables.
Pour conclure, le THC et le CBD ont des effets en commun, comme la détente, la relaxation, le soulagement de la douleur. En revanche le THC est psychotrope et détruit le cerveau et les organes du corps, dans le cadre d’une consommation précoce, fréquente et régulière. Le CBD, à l’opposé, n’est pas psychotrope, ne rend pas accro et peut être utilisé comme complément alimentaire et produit de beauté et de bien-être. Il limite même les effets psychotropes du THC, et peut être utilisé dans le cadre d’un sevrage tabagique. Paradoxalement, le cannabis réduit la conduite en état d’ivresse.